23 juillet 2018

LA DEUXIEME ETOILE DES BLEUS, DEFIL SUR UN NUAGE


#defil




La France est championne du monde de football.Depuis le 15 juillet, le maillot des Bleus porte légitimement deux étoiles. Cette promotion, les supporters la revendiquent aussi. Sauf que les effets doublement étoilés sont encore rares et que le fournisseur officiel ne prévoit pas d'approvisionner les distributeurs avant quelques semaines.
Cette attente fait les affaires d'une PMI thannoise, De fil en aiguille. Depuis plus de vingt ans, cette entreprise familiale spécialisée dans le vêtement de sport se bat dans la compétition mondialisée et s'adapte dans l'innovation. S'il faut toujours des couturières, l'impression numérique a impulsé un renouveau dans l'activité. Cinq graphistes sont inscrits à l'effectif de la société d'une vingtaine de salariés. 
Dans la spécialité sportive, l'entreprise réalise des maillots supporters toute l'année, dans de nombreuses disciplines.
Pour le Mondial pourtant, elle n'en a pas vendu beaucoup, concurrencée par les enseignes du sport et les maisons bon marché.
Mais à partir de la demi-finale, De fil en aiguille a parié sur la victoire des Bleus et imaginé un maillot inspiré de la Russie, avec les couleurs françaises stylisées et une deuxième étoile. Si la France avait perdu la finale, le projet aurait été remisé parmi les idées non abouties. Mais le meilleur arriva et la petite entreprise thannoise a été récompensée. Le trophée conquis, elle s'empressa de contacter par mailing ses distributeurs potentiels, leur proposant un produit à deux étoiles. Certes, ce ne sera pas la tunique officielle de l'équipe de France, ce maillot technique aux astres brodés. Defil, la marque locale, imprime. Cela suffit à susciter l'enthousiasme des fans de Griezmann et consorts. Une semaine après la victoire ultime, les équipes d'Emmanuel Didier, directeur commercial sport, ont eu quelque 1500 commandes en ligne. Les premières partent. Un centre Leclerc de Dordogne est un client inattendu mais bienvenu. En achetant Defil, on soutient l'emploi français. Et le pôle Alsace Terre textile. Thann n'a pas attendu la Coupe du monde pour annoncer "vous luttez contre la délocalisation".

Mais au-delà du surcroît d'affaires, la PMI se félicite que les médias s'intéressent à elle. C'est toujours bon à prendre.  




19 juillet 2018

ANDRE LEROY A POSE SES TRETEAUX A LA HALLE AU BLE D'ALTKIRCH



Mercredi après-midi. Depuis deux jours, André Leroy et sa tribu occupent leurs nouveaux quartiers d'été au cœur d'Altkirch, la halle au blé. Je m'y présente inopinément, ainsi que je le faisais à Seppois-le-Bas. La page largotine est définitivement révolue pour le stage de réalisation théâtrale d'été, la dernière saison ayant sonné le glas de cette longue histoire d'amour entamée dans les années 80. Seppois-le-Bas que les Tréteaux de Haute Alsace ont parcouru dans tous les sens, au bord de l'étang jusqu'au collège. Malheureusement, l'urbanisation a réduit les possibilités scéniques et surtout l'an passé, la cohabitation avec le camping a été un calvaire, les voix du spectacle vivant étant écrasées par la vie nocturne des vacanciers voisins. "Tout a une fin" sait mieux que quiconque Jean-François Goetschel, ancien professeur d'histoire et comédien "perpétuel" des THA.



Voila un retraité venu sur le tard au théâtre, mais qui n'a guère plus quitté son copain puis ami André Leroy. 30 ans de participation pour le doyen et fidèle acteur qui à ses débuts n'en savait pas plus sur Marivaux et Shakespeare. A 73 ans, le "petit frère" du metteur en scène sundgauvien partage la même vision des planches que son maître. Il continuera tant qu'André dirigera.
André qui n'a pas prêté attention quand je suis entré dans la grande salle. L'infatigable théâtreux s'attarde sur une scène, interrompt, interroge, se lève, revient, recommence... Il ne peut être dérangé. 

Cette année, voici donc les stagiaires à Altkirch, à l'invitation de la Ville, qui donne ainsi sa première résidence théâtrale à une pointure mulhousienne. Certes il a fallu tout réorganiser. Au collège seppoisien, le gîte et le couvert étaient assurés. Désormais, les élèves déjeunent à Mulhouse et convergent vers la halle au blé pour de très longues séances de travail. Le soir, chacun rentre chez lui.
Mais les comédiens se réjouissent de leurs conditions d'apprentissage. Altkirch met à leur disposition un équipement moderne et adapté. Finies les répétitions dans la cour surchauffée et les représentations annulées du fait de l'orage. Les puristes regretteront les nuits à la belle étoile, mais n'auront pas le dos humide.
Pour 2018, André Leroy a trouvé 8 candidats, 4 hommes, 4 femmes. 3 de la même famille. Jean-François hérite d'un rôle sur mesure, le vieux sage. "Fantaisies" est le nom du spectacle altkirchois. Il s'agit de nouvelles adaptées de Tchekhov, l'auteur de L'ours




La première aura lieu le 27 juillet. La dernière le 4 août.
La tribune sera moins généreuse qu'à Seppois, mais permettra elle aussi cette proximité avec les personnages qu'on aime tant au théâtre.