6 juillet 2018

LES RACINES DE L'ECOMUSEE, LES AILES DU PETIT PRINCE

            

             Deux sites limitrophes dans le centre du Haut-Rhin.             Désormais une destination touristique en Alsace.



Vendredi 6 juillet. Dernier jour de l'année scolaire. La fin de semaine sera festive au Parc du Petit Prince, qui marque son 4e anniversaire. Je participe à la journée de presse et rejoins deux consœurs qui me sont inconnues et accompagnées de leurs enfants. France 3 a dépêché un binôme qui m'est familier. Nous assistons au nouveau spectacle des moutons, qui associe les petits visiteurs. Les bambins sont munis de clochettes et imitent ou précèdent les ovins. La dimension animale est importante pour les pères du parc d'Ungersheim, qui veulent la meilleure interaction avec le public.



Virginia 

Auparavant, je m'étais arrêté devant la serre aux papillons, un espace auquel je n'avais jusqu'alors pas vraiment prêté attention. C'est le domaine de deux femmes, dont Virginia, qui m'explique avec enthousiasme son élevage de chenilles. Ici, on se consacre à trois espèces communes de jour. 
Le moment est venu de découvrir le nouveau spectacle du bâtiment dédié aux questions astronomiques, "Partons à la découverte du Petit Prince". Le héros de St-Exupéry a perdu la voix. Un astronaute flanqué de trois assistants va partir à sa recherche. Je n'ai pas saisi le sens de cette histoire, mais "l'essentiel est invisible pour les yeux"...Toujours est-il que l'animation s'achève dans une joyeuse ronde sur une chorégraphie actuelle et sur un karaoké de mascotte. 



Voilà que Jacques Rumpler arrive. Le président de l'association de l'Ecomusée est accueilli en ami par Jérôme Giacomoni, le codirigeant du Petit Prince. Après la déconfiture du Bioscope, les entrepreneurs parisiens d'Aérophile ont eu un accueil peu amène des voisins du musée vivant. L'Ecomusée sortait d'une période douloureuse et le Bioscope aura été un ratage. Heureusement, les passionnés d'aérostats ont convaincu par leur ténacité et leur contenu à forte identité. Cinq ans plus tard, Ecomusée et Petit Prince unissent leurs compétences et leurs talents dans un ensemble de 150 ha avec le carreau Rodolphe. Cela se traduit par un billet combiné pour les deux sites, reliés par le chemin des Russes (des Roumains en fait) à travers l'écosystème humide. A cet effet, les 900 m sont desservis par une navette électrique. Mais les courageux peuvent aussi serpenter sur le sentier aménagé dans cette nature de chênes tortueux et de roseaux. 








Fabien Michel, qui a piloté avec succès le lancement du Petit Prince, va décoller à la fin de la saison vers son Poitou. Aujourd'hui, il s'occupe de l'hôtellerie - restauration de l'Ecomusée, dont la winstub de Hégenheim où nous est préparé le déjeuner alsacien du jour. Jean-Philippe Calvo, ancien directeur de Kinepolis Mulhouse, reprend les commandes d'un parc familial qui attire désormais 200.000 visiteurs la saison.

Fabien et Jérôme





Winstub de Hégenheim XVIe siècle


Demain samedi la foule sera sûrement au rendez-vous d'une longue journée clôturée par le feu d'artifice.
En attendant, cet après-midi le parc nous appartient, car France - Uruguay est retransmis au cinéma et un orage soudain déverse des trombes sur le territoire concentrique. Ça a encore bien fait rire le renard sans doute. 






Gaby fait la navette entre les deux sites


5 juillet 2018

OUVRIR LES YEUX DANS LE BROUILLARD








Jeudi 5 juillet. Nous effectuons notre pèlerinage estival annuel. C'était Marienthal l'an dernier. Ce sera le Mont Sainte-Odile en 2018. Dans ce monde turbulent menacé par la cécité comme le dira tout à l'heure le recteur, il est bon de se faire ouvrir les yeux auprès de la patronne de l'Alsace. Près de 120 km à parcourir pour atteindre le haut lieu spirituel une heure trois quarts plus tard. Nous sommes partis sous les averses orageuses, nous arrivons au sec, pour un temps du moins, car la pluie va arroser le territoire d'Ottrott, commune du Mont. Il va être 11 heures. Le parking d'entrée est plein. Deux gendarmes sont de faction. L'un d'eux, un lieutenant me semble-t-il, taquine un bâton.  Les militaires nous souhaitent " bonne visite ". La sonnerie appelle à la messe. 
Nous serons une cinquantaine de pèlerins à garnir la chapelle Notre-Dame de l'Assomption. Des religieuses africaines ont pris place près de la statue de sainte Odile. Deux prêtres vont officier, dont, heureuse surprise, Patrick Koehler, en charge du domaine. Chanteur à la voix puissante, le recteur est d'abord un brillant orateur, qui manie le verbe sans micro, parmi ses paroissiens éphémères, glissant parfois des locutions alsaciennes. "La maladie n'est pas une punition" envoie-t-il en ouverture de son commentaire d'évangile. Matthieu nous relatait la guérison et le pardon du Christ au paralytique sur sa civière. Patrick Koehler nous appelle à l'humilité et fait de nous "les porteurs de ce monde en souffrance qui allons vers le Christ". 
A l'issue de la liturgie, nous découvrons une ambiance faiblement pluvieuse. Les nuages accrochent Le Hohwald. Une timide trouée laisse deviner la plaine que domine le Mont à 764 m. Il est midi. Les restaurants commencent de se remplir. La boutique est close. Des visiteurs passent. Ce ne sera pas la grosse affluence aujourd'hui. Mais 2020 est à nos portes. Ce sera l'année du siècle ici. Car depuis 1300 ans, le mont vosgien accueille pèlerins, marcheurs, visiteurs et touristes "pour se laisser régénérer. Toi qui passes au Mont, laisse-toi imprégner par la beauté et le silence du site, habiter par Dieu et confie-toi à sainte Odile". 
Il est plus que temps en effet d'ouvrir les yeux.




























Hôtellerie du Mont Sainte-Odile à Ottrott 
Nuitée à partir de 80 € une personne, 95 pour deux.
Pension complète à partir de 144 € par personne. 

Restaurant saint Léon IX
Salle des Pèlerins

Distribanque