9 avril 2018

CITE DU TRAIN : MICHELINE, LA FILLE DE L'AUTORAIL










Grande nouveauté au musée de la rue de Glehn: les visites théâtralisées.

Tandis que SNCF est confrontée à une énième grève qui sera coûteuse et rendra les cheminots français encore moins sympathiques, quittons le tumulte pour une escale à la Cité du Train, le plus grand musée ferroviaire d'Europe. L'ancien musée français du chemin de fer a connu une belle année 2017 (+9% de fréquentation). Et le tandem Sylvain Vernerey - Julien Prodorutti avec la bénédiction de Philippe Mirville le président de l'association gestionnaire de ce patrimoine SNCF nous promet encore plus pour 2018. 

Depuis le 7 avril, place au spectacle avec "En voiture Simone!". La Cité du Train a trouvé en la compagnie Versatile un partenaire épatant. Ses comédiens ont animé La Murder Party. Cette fois, on les retrouve dans les visites théâtralisées le week-end, jusqu'au 26 août, le samedi pour commencer.
En pré-visite de presse, il nous a été donné de faire un petit voyage aux côtés de Micheline, la "guide-conférencière" du jour.



Micheline nous attend à l'accueil du musée. Un bout de femme à l'accoutrement vintage jurant avec ses tennis, tirée des années soixante peut-être avec sa jupe longue à pois. Une vieille fille sans âge, en quête de l'amour, confessera-t-elle. Pas le temps de conter fleurette, la Micheline nous embarque dans un périple ferroviaire et sans crier gare nous met à contribution, qui pour assurer la sécurité du groupe, qui pour tenir son sac...Nous sommes des privilégiés, car nous pénétrons dans des voitures habituellement fermées au public. Comme la voiture - salon présidentielle de laquelle se défenestra accidentellement Paul Deschanel le 23 mai 1920 pour être recueilli par un cheminot. Micheline connaît tout ça. "A l'époque, on savait que cet inconnu devait être important, car il avait les pieds propres"...  
Notre guide est comme chez elle dans ces monuments sur essieux. Elle débite ses anecdotes sans dérailler, malgré ses confidences sur sa vie de célibataire qui a grandi au voisinage du chemin de fer. Nous buvons ses paroles, nous partageons ses cocasseries et ses émotions. Mais il me faut descendre avant le terminus, après un passage dans l'autorail Bugatti. En m'interrogeant encore sur cette énigmatique Micheline.
Les visites théâtralisées sont assurées par d'autres personnages insolites créés par Versatile. C'est ce genre de voyage qu'on aimerait revivre aujourd'hui, avec des compagnons de compartiment qui aient de la conversation, dans nos TER et TGV bourrés de smartphonistes.




En voiture Simone!   jusqu'au 23 juin 14H et 15H45 le samedi sauf le 19 mai; samedi et dimanche du 30 juin au 26 août. La visite dure environ 1H15 pour des groupes jusqu'à 12 personnes. 22/17 € dont entrée au musée. 19 € en prévente sur www.citedutrain.com .

8 avril 2018

MULHOUSE : RANDO DE NUIT D'ETE OU PRESQUE






19H54. Nous arrivons pour le départ de la Mulhouse Rando de nuit, sur cette place de la Réunion qui porte bien son nom. La 13e édition porte chance aux organisateurs, car je n'ai pas souvenir d'une soirée si douce pour la marche populaire des Mulhousiens, calée au début du printemps. Les conditions sont presque estivales, on croise des participants en t-shirt, le ciel est prometteur. 
Dans la cohorte qui se met en route au débouché de la rue Guillaume-Tell, des visages familiers. Adélaïde du Train de la Doller, Clémence, Charlotte et leurs collègues du tourisme, Hervé l'homme de lettres... A 20H sonnantes, la foule s'engouffre en direction du parc Steinbach. Un homme pressé fait sonner son instrument: c'est le joueur de cornemuse, qui va remonter le cortège. Depuis les marches du temple Saint-Etienne, Jean-Pierre Walter aura donné le coup de feu.
J'emmène Parinda en queue de manifestation. En d'autres temps, j'avais réussi à finir dans les tout premiers en partant parmi les derniers. Désormais accompagné, je préfère me laisser porter tout en m'exfiltrant parfois de la colonne compacte au début. 

La Mulhouse Rando de nuit ouvre les manifestations des beaux jours de la Ville. Elle est concoctée par le Club vosgien Mulhouse & Crêtes, qui a disséminé ses bénévoles sur le parcours et qui essuient ça et là les humeurs d'automobilistes impatients (pléonasme). Circuler entre 20 et 21 heures dans le centre-ville un jour de Rando peut taper sur les nerfs en effet, surtout que ce soir, ce sont plus de 3.000 marcheurs qui emplissent la chaussée, sécurisée par la police municipale en voiture, à moto et à VTT. Embouteillage Porte du Miroir.




La thématique de la balade s'intéresse aux parcs et jardins cette année. Nous avons traversé le parc Steinbach dont le réaménagement n'avait pas été un fleuve tranquille pour migrer vers le quartier Fonderie. Le crépuscule s'installe. Nous contournons la maison Jaquet et son poumon vert, pour nous emparer de la rue du 17 Novembre en direction du MISE que nous frôlons latéralement pour monter vers le pont de Riedisheim. En mire, le Tivoli et le Schweissdissi,  pour une boucle d'où surgit à vélo le photoreporteur Darek Szuster.
Le périple en vient à longer le canal pour atteindre le parc Salvator, point de ravitaillement où sont distribuées boissons chaudes et froides et de quoi rester en condition éventuellement. 









Nous allons entrer dans la nuit mulhousienne, à travers ses établissements. Les centres communautaires et les cafés sont animés, des femmes devisent sur les balcons, mais qu'on soit dans les secteurs méditerranéens ou bobos, Mulhouse vit. Au passage, on pêche involontairement quelques bribes de conversations comme ce "silure de 4,50m" raconté par un énergumène de Neppert, les confessions professionnelles d'une employée et le débat sur le port du maillot dans les thermes... On en oublierait notre marche de nuit qui va à son terme via la remuante rue de l'Arsenal. Juste avant la Place de la Réunion, nous croisons deux collègues coup sur coup. Mulhouse est petit quand on randonne à 3000.