30 janvier 2018

WALDIGHOFFEN : COUP DE BLOUSE A L'EHPAD






Après Hilding Anders qui s'apprête à fermer son unité de Roppentzwiller, me revoilà sur le chemin de Waldighoffen, pour la journée d'action nationale des EHPAD, les établissements d'hébergement de personnes âgées dépendantes. Le site m'est inconnu mais facile à trouver grâce au fléchage. Surprenant est son emplacement, sur les hauteurs résidentielles du bourg. Le dernier séjour terrestre doit être plus agréable au grand air avec vue panoramique sur les vestiges Lang. 

Partout des rassemblements sont appelés pour la pause de midi. En descendant la rue, un comité d'accueil agite une banderole sur laquelle il est écrit "EHPAD(s) de France en colère, le soin c'est de l'humain". Des salariées portent le gilet de la CFTC. Aux côtés de ce cordon de santé, trois résidents en fauteuil dont une vieille dame qui s'accroche à son sac trop grand pour elle. La direction est là aussi, comme les familles et les associations œuvrant pour le bien-être des habitants. Heimelig est le nom de l'EHPAD, divisé en deux maisons, Waldighoffen (qui accueille aussi le siège) et Seppois-le-Bas. Ill et Largue sont ainsi desservies par l'Armée du Salut, qui gère l'établissement. A la barre, Martine Vwanza, 35 ans de gériatrie. La directrice est naturellement solidaire de ses personnels, qu'elle sait en souffrance voire épuisés. Le gouvernement Philippe lui a déjà fait perdre de précieux contrats aidés. Deux autres sont bientôt au terme à leur tour. Depuis trop longtemps, les pouvoirs publics ont laissé la France vieillir sans en mesurer les conséquences. "Ce n'est pas l'EHPAD de demain qu'il faut préparer, c'est celui d'aujourd'hui qu'il faut sauver" me confie Mme Vwanza. Une aide-soignante s'occupe journellement d'une quinzaine de résidents. Elles devraient être trois pour ce quota.

Du côté des salariées, les mines trahissent la lassitude. Manque de personnels, bas salaires. Certaines filles ont jeté l'éponge, d'autres ont craqué, d'autres encore sont allées en Suisse.
Pourtant, comme un seul homme, les salariées font bloc derrière leurs protégés dont la moitié a perdu l'autonomie. Heimelig annonce 140 résidents pour 86 ETP soit 90 personnes à l'effectif. Elles y laisseront leurs forces, car travailler en EHPAD relève de la vocation. Et de la relation humaine. 

Mais quand la mission devient comptable, la "bientraitance" s'amenuise. Et la grande vieillesse alourdit le fardeau.





#ehpadwaldighoffen #ehpadheimelig #heimelig
 

29 janvier 2018

GUGGAIWANA OU LE PLAISANT PETIT CARNAVAL DE GUEWENHEIM






Guewenheim, à l'entrée de la vallée de la Doller, est parmi les premiers à donner sa cavalcade carnavalesque, fin janvier.
Le dimanche 28, des centaines de personnes ont pris position dans les rues de la commune pour le cortège de 14H30. 
Un ciel clément mais un petit vent pour rappeler que l'hiver n'est pas terminé. Les skieurs du club Piou Piou ouvrent le défilé d'ailleurs, précédant une charmante reine de la samba court vêtue au bras d'un vieux carnavalier connu. Très vite arrivent les Waggis, ces grosses têtes ébouriffées au nez proéminent. Ces voyous de carnaval sont désormais courants. Une Alsacienne fait danser un drapeau voué aux oubliettes. Dans ce genre de manifestation, on aime à rappeler qui on est et d'où on vient. L'hôpital est malade, mais on en rit, comme en témoigne cette "salle de soins intensif (sic)" aménagée sur la plateforme d'un petit camion... Remarquable travail ensuite de la Sundgauer Klika qui se transporte en Russie sur son attelage. Tandis qu'un policier unique dans un uniforme venu de nulle part prépare les automobilistes à la prochaine limitation à 80... Le carnaval dans sa déambulation joyeuse aura duré une vingtaine de minutes. Les réjouissances se poursuivant plus loin. Un petit cortège mais équilibré entre groupes, chars et gugga