2 mai 2017

HAPIK AU SOMMET A DECATHLON WITTENHEIM



On l'attendait le 12 avril. Il a fallu attendre le 29 pour découvrir Hapik Wittenheim, le nouveau terrain de jeu vertical de l'agglomération mulhousienne.

 

Après Grenoble et Caen, un troisième centre de fun climbing vient d'ouvrir au public  au Village Décathlon du carreau Anna. Qu'on vienne seul, en famille, entre copains, toutes les occasions sont bonnes pour grimper. Avec Hapik, entrez dans la "verticalité joyeuse" pour reprendre les termes des fondateurs. Antoine Richard a été happé par le concept en Nouvelle-Zélande, lui qui travaillait dans la fabrication de murs d'escalade. Au Royaume - Uni, une vingtaine d'établissements le pratiquent aussi. Au tour de la France désormais avec encore Troyes pour juin, puis d'autres.

En s'invitant chez Décathlon, Hapik veut mettre l'escalade à la portée de tous et compléter l'offre du village sportif, en toute sécurité. Avant d'affronter les lignes et leurs niveaux de difficulté, l'équipe d'encadrement délivre les consignes pendant quelques instants et sécurise les pratiquants. Un autoassurage  doit mettre chacun en confiance, qui fait descendre le grimpeur en douceur. La séance dure une heure. C'est amplement suffisant pour se dépenser, car ne nous y trompons pas ; malgré les formes et les couleurs qui pourraient habiller un jeu vidéo, certains éléments sont particulièrement redoutables. De quoi réveiller l'adrénaline et se dépasser. La salle mulhousienne de plus de 400 m2 compte aussi un "mur de réalité augmentée", alliant escalade et vidéo justement. Le centre peut accueillir une trentaine de personnes à l'heure, après réservation en ligne ou sur place.

Un petit espace de snacking est intégré au centre. Idéal pour les challenges d'entreprise, souligne Jean-Baptiste Eigenschenk, lui aussi porteur du projet wittenheimois.

Hapik et sa philosophie positive sauront emmener les audacieux à une dizaine de mètres du sol. "Le monde appartient à ceux qui s'élèvent tôt".

 


27 avril 2017

WESSERLING : LE GOURBI EN BLEU DE CHAUFFE

 La compagnie de Sophie Pirès revisite La Grande Chaufferie cette année. En route avec elle !




Mardi 26 avril sous une faible pluie. Les Vosges se dessinent dans un habit anormalement hivernal.
Pour le petit groupe que nous formons sur le parking central du parc de Wesserling, un étonnant voyage est en route. Je n'avais jamais remarqué le couloir qui mène à la Grande Chaufferie, bâtiment majeur du patrimoine industriel du site. Une porte vitrée sur une entrée décorée s'ouvre. C'est parti pour une courte ascension sur une pente métallique bordant un tapis roulant naguère. Aujourd'hui il fait mine de monter de vieilles valises quand hier il emportait du charbon. En considérant le parking en contrebas, on remarque encore l'emplacement de la fosse à combustible. La végétation a été incorporée dans cette passerelle, car elle finit toujours par revenir.


Depuis l'an dernier, la Grande Chaufferie est accessible au public. Pour la saison 2017 de Wesserling, Le Gourbi Bleu, compagnie professionnelle dont le propos est "de construire des ponts entre théâtre institutionnel et lieu peu ou non équipé", a été mandaté pour faire voyager le visiteur d'une façon pédagogique, ludique, immersive et poétique. En avant-première pour la presse, Lise, nouvellement attachée au patrimoine des lieux, emmène les pionniers du voyage au centre de la Grande Chaufferie, avec Candice, photographe de la compagnie de Sophie Pirès. Nous sommes à 15 mètres du sol, dans ce bâtiment construit en 1963 et destiné alors à fournir la chaleur à l'ensemble de l'installation industrielle. Au début, une trentaine de personnes y travaillaient. 30 ans plus tard, à son extinction, il n'y avait plus qu'un salarié à mi-temps. Entre-temps, le gaz avait remplacé le charbon.
C'est le parcours de la roche sédimentaire que nous explorons ici, car l'outil a été épargné du démantèlement. Nicolas Altheimer au son et Charles Gesegnet à la lumière ont signé l'habillage artistique de l'atmosphère. Il est difficile, en petit comité, de saisir l'intensité du lieu. Sans les gouttes sonores, un silence de cathédrale habiterait le mastodonte. De là-haut, depuis les pontons et passerelles, nos yeux peuvent atteindre la dalle du rez-de-chaussée, entre bleu, rouge et ocre. Sur notre passage se dressent des compositions textiles, reliquat du travail du Vortex-X.


Le Gourbi Bleu s'est inspiré du Voyage au centre de la terre de Jules Verne pour monter son projet.
En deux mois seulement, il fallait apprivoiser cette Grande Chaufferie et imaginer une aventure dans les entrailles qui conduise aux trois chaudières Alsthom... Après la descente lente et sûre, d'autres histoires nous attendent. La compagnie met la main aux dernières mises en espace avec les artistes dont Sybille Du Haÿs, plasticienne, les bonnes volontés et l'équipe du parc. Un salon hors d'âge se présente dans le hall. Ses fauteuils sont dépareillés et il compte plusieurs globes terrestres. Au cours du périple, nous aurons aussi traversé une mer textile (nous sommes à Wesserling), croisé des méduses ou apparentées et franchi une grotte de "diamants".


Il faut prévoir 15 à 30 minutes pour cette expédition hors du temps. Qui prendra un  autre sens quand on aura entendu les anciens et même le regretté Haroun Tazieff dans une épopée de 1963. L'année du démarrage de la Grande Chaufferie.

Voyage au centre du patrimoine industriel de Wesserling avec Le Gourbi Bleu en 2017.