9 mai 2018
LE MUSEE EN TOUTE NUDITE
Le Palais de Tokyo à Paris a l'habitude de se démarquer par ses expositions. Mais le 5 mai, il a une fois encore fait parler de lui, en organisant une visite naturiste de son programme "Discorde, fille de la nuit". Une première en France alors que certains pays pratiquent déjà la confrontation de l'art et du spectateur libéré du vêtement et de toute charge qui pourrait s'en dégager. Jacqueline, une Mulhousienne, a eu le privilège d'être parmi les 160 visiteurs dûment inscrits à cette expérience inédite, dans un créneau réservé. L'invitation de l'Association des Naturistes de Paris (ANP), dont elle est aussi, a eu un grand succès sur les réseaux sociaux. Surprise pour les initiateurs avec une forte représentation des femmes de 18 à 34 ans. Au Palais de Tokyo, la visite s'est déroulée avec des médiateurs habillés, par petits groupes. Jacqueline a senti une petite gêne chez sa guide qui avait du mal à regarder son public. A défaut d'apprécier la lecture des expositions en cours, notre naturiste alsacienne s'est déclarée ravie de l'exercice qui s'est achevé autour d'un rafraîchissement sur la terrasse avec vue sur la Tour Eiffel. Entre-temps, des liens se sont tissés et certains sont convenus de se revoir.
7 mai 2018
ARLETTE GRUSS : GEORGES ET SES PANTHERES
En rentrant du champ de foire de Dornach où le cirque Arlette Gruss a planté son chapiteau comme chaque année, les confrères m'apprenaient la liquidation judiciaire de Pinder. La maison fondée en 1854 vient de subir deux mois "catastrophiques" et dans un contexte défavorable aux cirques animaliers, Gilbert Edelstein a préféré arrêter les frais. Le propriétaire a déjà mis des millions d'euros de sa poche pour maintenir l'institution. Pinder sort de piste, temporairement au moins.
Je rentrais donc de la plaine sportive de l'Ill où j'ai eu le bonheur de croiser Georges, une légende vivante du cirque Gruss, veuf d'Arlette et père de Gilbert, le directeur général. En voyant ce monsieur à la tête dégarnie, je savais que la rencontre serait heureuse. En quelques phrases, Georges Peurière m'a résumé son parcours et sa passion. Chassé d'Algérie à l'indépendance, Georgika avait trouvé sa voie tout enfant, en admiration devant un dompteur hindou, contre l'avis parental. Il commença comme garçon de cage, Alexis Gruss lui permettant de faire ses premiers pas. Georges ne se sentait pas artiste, lui "l'homme de bêtes". Il aima et épousa Arlette, la fille du patron. Quand celui-ci rendit l'âme, le couple donna un nouveau souffle à l'entreprise. C'était dans les années 80.
Arlette s'envola à son tour vers les étoiles, en 2006. Pour Georges, il fallait rendre le fouet.
Dimanche, avant la représentation en matinée, un groupe de militants de la cause animale s'est positionnée devant le cirque rouge et blanc, interpellant le public. Les temps sont durs pour les spectacles incluant des animaux, certaines villes les interdisant. Dans le domaine, le cirque Gruss se déclare irréprochable et condamne l'attitude des manifestants qui ne seraient pas toujours des modèles de la contestation citoyenne. Georges a joué avec des panthères. Son bras se souvient, qui a frôlé l'amputation en 1976 à la suite d'un accident lié à l'inexpérience d'un assistant semble-t-il. Le septuagénaire, de sa voix douce du sud, explique qu'on ne peut faire n'importe quoi avec des partenaires de numéro d'un tel calibre. Tout est dans la compréhension et le respect réciproques. Et de se souvenir de cette femelle qui l'appelait auprès d'elle quand il s'agissait de mettre bas. Georges aimerait bien leur montrer, aux empêcheurs de tourner en rond sur la piste, s'ils se donnaient la peine d'entrer...
Quand il n'est pas en tournée, l'ancien dompteur s'occupe des animaux "retraités" dans l'immense parc dans l'ouest, là où la famille se repose. Le bien-être animal, c'est dans le code de l'entreprise Gruss.
"Osez le cirque!" est en tournée en Alsace. A Mulhouse jusqu'au 16 mai.
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