Barbe
fournie, chapeau feutre sur la tête, les yeux rivés au métier :
Gilles Galmiche fait mugir son Killinger pour façonner un bol dans
son atelier où règne le bois. Il ne paraît pas bavard, ses mains
robustes parlant suffisamment pour expliquer son travail. L'homme a
connu une vie textile qui lui a fatigué les épaules. Il s'est
reconverti dans le tournage d'art.
Autodidacte,
il a étudié l'ébénisterie et décroché en 2007 un CFP en
menuiserie.
Dans son univers au 20, rue du Hohneck à La Bresse, il
manipule consciencieusement mandrin, contre-pointe et gouge pour
donner vie et forme à toutes sortes d'objets alimentaires,
nécessaires, ludiques ou décoratifs, de la planche à découper à la lampe,
en passant par le vase, la boîte, le stylo et l'horloge. La toupie
et le bilboquet sont des classiques dans la profession. Gilles
réalise sur mesure et restaure des meubles aussi.
Dans
sa démonstration, il fabrique en un tournemain un sapin miniature.
Noyer,
mirabellier, pommier, buis, frêne, érable, châtaignier, autant
d'essences sollicitées par l'artisan, qui peut recourir aussi aux
bois exotiques. Un arôme anisé se frotte à mes narines. C'est le
santal.
Gilles
est le tourneur d'art des Hautes-Vosges. Son métier, on l'apprend à
l'école de Moirans dans le Jura. Lui l'ouvre régulièrement au
public en proposant des stages de trois jours. Comme la montagne, le
bois se respecte. Et le rend bien. Le geste est précis, la
concentration pleine.
« La
vibration est l'ennemi du tourneur. »
Gilles
Galmiche, menuisier tourneur à La Bresse
#tourneurdart