24 mars 2021

LE DRUIDE DES BERTRANGES

Se ressourcer en Loire bourguignonne





C’était un beau matin de septembre, dans notre échappée de presse nivernaise. Pour commencer la journée, Maryline notre guide nous a emmené au vert. A cette époque, l’automne n’avait pas encore fait son œuvre. A l’est de La Charité-sur-Loire, entre Guérigny et Prémery, la Forêt des Bertranges.


Un des plus grands massifs de France (plus de 10.000 ha dont 7600 relevant du domaine public).
Le « terrain de jeu » de Samuel Blais, responsable de l’unité territoriale ONF. Il nous accueille au rond-point de la réserve, étoile des circuits de randonnée. Il a l'humilité du jardinier, la sève du protecteur de la biodiversité, la robustesse du chêne. Justement, le poumon vert de la Nièvre est la deuxième forêt de chênes dans l’Hexagone. Il y a bientôt 30 ans, les forestiers ont dû se faire violence pour abattre le Babaud, presque cinq fois centenaire.





A l’occasion de la Journée internationale des Forêts le 21 mars, l’ONF rappelle que les espaces qui lui sont confiés sont potentiellement dangereux, plus encore par intempéries. La forêt occupe un tiers du territoire national, elle nécessite un travail continu de façonnage et de sécurisation. Les missions de l’ONF ne sont pourtant pas toujours évidentes pour le public. Les forestiers exercent un métier du terroir, un de ceux qui ne produisent pas un résultat immédiat, explique Samuel. Un travail qui produira des fruits longtemps après. Car il s’agit de faire des chênes bicentenaires. Ces arbres qui depuis des siècles alimentent les scieries, constituent les charpentes, habillent les parquets de Versailles et sont façonnés en tonneaux. Autrefois, c’étaient encore les forges royales.


Inséparable de son marteau qui annonce la coupe, Samuel est aussi gardien des espèces. Les essences moins courantes sont préservées et une forêt mélangée résiste mieux aux facteurs externes, commente-t-il. Le changement climatique s’est déjà emparé du paradis vert. La sécheresse est pire que la canicule. Si le chêne sessile est plus coriace, le taux de mortalité du pédonculé a de quoi inquiéter. Quand ce ne sont pas les scolytes venus du Grand Est qui dévorent les épicéas. Terrible pour un forestier. Cela étant, Samuel a des raisons d’être heureux dans l’immensité. Il échange avec le public et partage le domaine avec une faune nombreuse : cerfs, chevreuils, sangliers, bécasses. Il lui faut parfois compter le gros gibier de nuit.
L’office national des forêts a enfin un pouvoir de police. Si un dépôt sauvage n’est pas à exclure, les gens du pays sont plutôt respectueux de cet environnement. Ce sont des ruraux.





Samuel Blais a eu l’appel de la forêt. Il écoute pousser les arbres. « Un arbre s’installe à un endroit où il peut y grandir. » Le temps du forestier n’est pas celui du journaliste.


La Forêt domaniale des Bertranges en Bourgogne – Franche-Comté

 #forêtdesbertranges   




12 mars 2021

HAIMWAAG

 




Wia’s jetz so stella wora esch

D’Haùiptkecher hàt küm sechsa gschlà

Un doch mückst kenner em Gassla

Nur dia Fraùi met’m schwàrza Mülschutz

Mer dat meina se schlicht uf Eier


S’Tàgesliacht nemmt àb

D’Taga namma uf

A Hàndwarkerwàga fàhrt ducha

Jetz heisst’s haim geh

Ke Kàtz en dam Kàff

Sogàr d’r Hund schwiegt henter’m si Gadder


Uf’m Beckala steht s’Zeyer Hüs

S’seht üs wia emmer

S’käit üs d’r Ràhma un verbliajt en gràuia Fàrwa

Dàs hàt àlla Kriaga metg’màcht

Hat nia dankt, às es d'r Koronakriag ewerlabt


S’hàt sechsa gschlà

Üsschperrungzit

Dert owa am Fanschter war jetz dr Grossvàter gsassa

Hat üssaglüagt

« S’esch nemm scheen uf d’r Walt » hat d’Mamema gsait

Dàs hàt se bi meer vor viarzig Johr gjomert


Jetz gàng ech do en d’r Ainsàhmkait

Duch d’kàlti Schtross

S’Friaijohr steht vor d’r Deera

S’sott àlles wedder àfànga

Doch esch nit me los



Pascal Kury   


12 mars 2021