17 juillet 2020

GRAND HOTEL ET SPA DE GERARDMER : LE PALACE PRES DU LAC




Lignes bleues des Vosges 

Dernier jour de juin. Je viens d’essayer la trottinette à assistance électrique dans le secteur des Bas-Rupts, une sortie plus sportive que touristique. Je vais trouver le répit au Grand Hôtel et Spa, au cœur de Gérardmer. Ah, le GH ! Je l’avais découvert voilà dix ans et c’est toujours avec enthousiasme que je vais à lui. L’établissement a rouvert voilà deux semaines. On ne s’y bousculera pas de fait. Cette fois, on m’a réservé une suite… 



1er juillet, vers 10 heures. Je profite de mon séjour professionnel au GH pour solliciter une entrevue avec le directeur. Je verrai d’abord Claude Remy, l’homme qui a repris et transformé l’établissement en ce qu’il est. Il a confié la marche de l’entreprise à son fils Pierre voilà deux ans.


Nous avions fait connaissance à l’époque. Il a 67 ans aujourd’hui mais n’est jamais loin de l’affaire qu’il a pilotée avec son épouse Fabienne. 35 ans de maison me dit-il. 35 ans de radio pour moi. Voilà pour la coïncidence. Claude a la tête aux travaux, mais prend plaisir à échanger, il me retiendrait presque à déjeuner. Pierre arrive, qui assure désormais les interviews. Pierre, nous l’avions sans doute marqué en décembre 2018 lors d’un voyage de presse animé au Fritz Bar. Quand les plumes parisiennes et régionales avaient fait du coin tamisé un dancefloor…

Pierre Remy



Au printemps, Gérardmer devait accueillir le congrès international des maîtres cuisiniers de France. Malheureusement le confinement devait interdire cette rencontre, déplacée du coup à 2021. On y espère un demi-millier de participants. Début septembre, on table toujours sur le triathlon, l’événement sportif de la rentrée dans les Hautes-Vosges. Là encore, le Grand Hôtel est au cœur du rendez-vous.

En attendant, Pierre conduit le bâtiment avec 80 salariés « tous revenus avec la banane » se souvient son père. La période d’interruption a été mise à profit pour réaliser des travaux de climatisation. La vieille dame avait besoin de changer d’air. Maintenant il s’agit de redonner envie aux touristes de revenir dans les Vosges. En haute saison, Gérardmer, 7.800 habitants, voit sa population multipliée par 6 habituellement. Les Alsaciens comptent pour 10 à 15 % dans les hébergements de la famille Remy. Ils ont pris leurs quartiers au spa en formule à la journée. Au GH, la période la plus forte va de décembre à février, des fêtes d’entreprise aux séjours d’hiver en passant par le festival du film. Pierre qui a beaucoup voyagé à l’étranger suit de près les tendances hôtelières car la clientèle change aussi. Être hôtelier, c’est exercer plusieurs métiers, explique le nouveau capitaine. Mais dans le pays géromois, ce sont une trentaine d’établissements indépendants et familiaux. Pas de franchise autour du lac. Des maisons authentiques qui respirent les Vosges.

A l'Assiette du Coq à l’Âne 

Le Pavillon Pétrus

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Le Grand Hôtel et Spa Les Chênes Blancs    
Place du Tilleul à 88400 Gérardmer


A table : Le Pavillon Pétrus pour les amateurs de haute cuisine dans un lieu d’inspiration russe ;
Le Grand Cerf, menu du marché et cuisine traditionnelle française ;
L’Assiette du Coq à l’Âne, le terroir et son cadre typique.
Pour finir la soirée : le Friz Bar, en souvenir de Fritz Schlumpf.








6 juillet 2020

SCHLUCHT VERSANT VOSGIEN / LA SURPRISE DU COLLET


« Pour mes vacances, je vois la vie en Vosges ». Cette année, beaucoup de Français choisiront la proximité pour se défaire du printemps casanier et du déconfinement laborieux. Le bonheur se cherche par exemple de l’autre côté de la ligne bleue des Vosges pour un Alsacien. Dès La Schlucht où nous nous arrêtons pour déjeuner.







La Schlucht, 1139 m d’altitude, sépare l’Alsace de la Lorraine. Le col se refait une beauté depuis de longs mois. Juste en contrebas, à 1110 m, Le Collet. « Le petit col avant La Schlucht ». C’est le nom de l’hôtel de charme de la famille Lapôtre, qui vient de rouvrir après la trêve sanitaire.
Une maison-chalet créée voilà cinquante ans par Gaëtan Lapôtre sur un coup de cœur partagé par son épouse Maïe. Malheureusement le propriétaire fut enlevé prématurément à 47 ans. C’est son fils Olivier qui perpétue l’héritage et pilote à 58 ans de gros investissements. L’hôtel trois étoiles fait l’objet d’une extension d’environ 1300 m². La capacité passera à 36 chambres (+11) et surtout la maison se donne un équipement demandé par la clientèle, un espace détente et spa, « Les Sources de la Meurthe ». Un chantier de 4 M€ à livrer pour la fin 2021. La période de confinement a été mise à profit pour réaliser la micro-station d’épuration.





Nous patientons dans un salon à la décoration hétéroclite. La chaleur du poêle à bois, un mobilier d’épicerie rempli de boîtes métalliques d’un autre temps, la photo noir et blanc du tramway disparu du Hohneck, une création d’art contemporain à partir de pots de peinture… Maïe retrace en quelques lignes l’histoire de ce coin des Hautes-Vosges à cheval sur Xonrupt-Longemer et Le Valtin. L’ancienne maîtresse de maison reçoit aujourd’hui son club service mais regrette la moyenne d’âge élevée de ce type d’organisation.
Entre-temps, Olivier a fait son apparition. Le nom, les boîtes anciennes… Ça y est ! C’est le conjoint d’Adeline, la gérante du café-bazar vintage et branché « Chez Mémé » dans le centre de Gérardmer (voir Chez GérardMémé, mai 2019). Le couple collectionne les objets de nos parents. Depuis quarante ans pour Olivier.






La table de montagne du Collet a retrouvé ses convives le 24 juin. Olivier n’en revient pas. La clientèle était au rendez-vous dès le premier jour. Beaucoup d’Alsaciens évidemment, les voisins les plus proches.
Pour l’été, le chef a préparé une carte « raccourcie, toutefois colorée, fraîche et légère. Une cuisine instinctive, parfois déroutante en opposant le chaud et le froid, le salé et le sucré ».
Avec le dernier protocole sanitaire, le nombre de couverts a été réduit de 20 % estime Olivier, qui nous propose les premières myrtilles de sa cueillette en tarte. Mais d’abord, je me laisse tenter par l’œuf de poule heureuse cuit à 64° en sa crème de tomme des Vosges puis la pièce de bœuf uniquement rosée, pommes perle, béarnaise froide allégée. Les brimbelles souligneront la succulence de ce moment dans la tranquillité du nid de bois. Olivier Lapôtre veut une rencontre « surprenante, amusante, goûteuse, de la cuisine d’aujourd’hui ».













Dehors, les travaux d’extension avancent. Dans un an et demi, Le Collet fera des bulles de spa. Olivier imagine déjà une formule en 3/4 de pension, avec des hôtes déjeunant en peignoir.


Avec Maïe 



Le Collet Hôtel ***/ Table de montagne

88400 Xonrupt-Longemer

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