2 octobre 2019

EN ATTENDANT LES JOURNEES D'OCTOBRE


Originellement, les JO étaient un marché de fruits et légumes. Le jardin en cours de Village-Neuf.


27 septembre. A moins d'une semaine des Journées d'Octobre, le parc des expos de la Mertzau est un chantier animé dans sa partie folie'flore. Des dizaines d'intervenants s'activent pour habiller les décors du grand show floral qui a sauvé la manifestation automnale mulhousienne. Près de vingt ans que la magie opère. Cette année marque le retour des fruits, légumes et fleurs avec l'Interprofession Fruits et Légumes d'Alsace. Elle fait des envieux l'IFLA, car elle peut régulièrement donner une vitrine à ses productions et à ses producteurs. Parce qu'il faut toujours surprendre pour garder son audience, les JO ont acquis des structures métalliques auprès de la Ville de Menton qu'il faut vêtir ici non pas d'agrumes mais de fruits d'Alsace. 


Autre investissement, une plateforme donnant sur une esplanade dédiée aux monuments alsaciens. En quelques semaines, la plaine froide du parc-expo est métamorphosée en univers végétalisé féerique. 



Ceci est un ananas en devenir.

Pour la première fois depuis dix ans, l'association organisatrice des JO présente sa manifestation au cœur de l'événement en éclosion. Nous avons aussi la primeur de la table Folie'Saveurs, le restaurant éphémère niché dans les jardins sous la palette d'Henri Gagneux, le chef inspiré de Wettolsheim. Envoyez la pomme !





Les Journées d'Octobre de Mulhouse, du 3 au 13 octobre.

1 octobre 2019

ITE MISSA EST


Avant son envoi à Munster, l'abbé Vincent Simon a célébré sa dernière messe telle que l'ont connue nos aïeux.




C'est un beau dimanche, le premier de l'automne, le dernier de septembre. Il a commencé ensoleillé, il finira sous les averses. J'attendais ce moment depuis des semaines, maman l'appréhende.
Pour la dernière fois nous prenons le chemin de Hombourg où voilà près de trois ans nous partagions l'installation de Vincent en sa qualité de nouveau curé de la communauté de paroisses Ile du Rhin Vierge Marie en sa Nativité. Notre abbé venait de quitter son long séjour dans le profond Sundgau et sa chère chapelle Notre-Dame-du-Grünenwald. Sur les bords du Rhin, avec une vue sur Markgräflerland, Vincent avait un environnement agréable. Des villages impeccables, des équipements enviables, un presbytère rénové. La bande rhénane était devenue prospère ces dernières décennies. Mais des cœurs malmenés ont rendu son ministère difficile dès le début. Dès lors, Vincent ne souhaitait pas s'éterniser au voisinage de l'abbatiale d'Ottmarsheim.
Le voilà qui est quasiment déchargé de sa mission maintenant. Cette fin d'après-midi, il dira sa dernière messe selon saint Pie V, le rite traditionnel que l’Église tente d'effacer.

Une quarantaine de fidèles de tous âges garnissent les bancs de St-Nicolas de Hombourg qui paraît comme neuve de l'intérieur. Au plafond de la nef, le Christ s'avance avec une colombe, comme s'il venait nous appeler. Je ne verrai probablement plus les bancs chauffants de cette église où nous sommes venus quelques fois. Mademoiselle Renée, l'inséparable aide au prêtre et organiste, tient le clavier, accompagnée aujourd'hui par la chorale grégorienne de Thierenbach.
Il est dix-sept heures. Vincent s'avance par le portail, précédé par ses fidèles servants d'autel, quatre hommes plutôt jeunes. Dans l'assistance, deux femmes portent la mantille. A l'exception du bébé qui gémit si peu, on entendrait une coccinelle voler. 



L'office va durer une heure et demie qu'on ne voit passer. Asperges me ouvre la messe mensuelle dans une des plus belles langues qu'il m'ait été donné d'entendre. Je n'ai pas été initié mais avec un petit effort on n'en perd pas son latin et on peut s'appuyer sur la traduction. De longue date hélas je m'évertue à convaincre les choristes que je croise de ne pas reléguer aux oubliettes ces cantiques d'un autre temps certes mais qui réaniment l'âme. Je pense à mon regretté papa et à mes vieux amis d'Aquitaine endormis depuis tant d'années aussi. La messe est dite, ils savaient probablement déjà avant de clore leurs paupières. Je devrai m'habituer à un service religieux minimum en phase avec l'époque des gens pressées. J'avais l'impression de le fréquenter depuis l'adolescence, avant mon exil dominical dans la vallée de la Largue. 



Vincent est remonté en chaire pour envoyer un message que les prélats seraient bien inspirés de méditer. Eux qui éloignent le curé de campagne dans la vallée. Ce 29 septembre, la communauté de paroisses rhénane vient de donner sa dernière messe en latin. Tout près d'une église octogonale aux pierres millénaires.