27 avril 2019

S'INVITER CHEZ LES SYNVIRAMIS





"En Champagne, les effervescents font rêver. En Alsace, on a tout le reste." C'est au Domaine Ostermann de Ribeauvillé que le Synvira (syndicat des vignerons indépendants d'Alsace) a lancé le 25 avril sa saison oenotouristique. L'événement phare étant Le Pique-Nique chez le Vigneron Indépendant à la Pentecôte.




Depuis 1995, les indépendants alsaciens ouvrent leurs propriétés aux visiteurs d'ici et d'ailleurs, les premiers offrant la dégustation du fruit de leur travail, les seconds apportant de quoi se sustenter. Qu'ils soient néophytes ou experts, touristes ou gens du cru, passionnés, amateurs ou curieux, les convives s'attablent et passent un très bon moment dans une ambiance festive. Des liens se tissent qui perdurent au-delà des pique-niques. Les vignerons captent de nouveaux clients qui composent ainsi de nouvelles familles. Créé en Alsace, Le Pique-Nique devait rester dans le vignoble pour certains. Mais le mouvement national l'a rapidement étendu à travers les autres régions viticoles. En 3 jours, plus de 40.000 visiteurs y participent, dont la moitié le long de notre route des vins. André Ostermann s'y est mis l'an dernier. Il y a pris goût et rouvre son domaine à Pentecôte.


Avant le pique-nique, le Synvira propose un autre produit pour la mise en bouche : Apéro Gourmand. Le premier vendredi de mai à août 18H30, une dizaine de maisons reçoivent pour une rencontre surprenante autour des accords mets et vins. Une bonne initiation pour les jeunes générations. "Le vin fait partie de notre mode de vie et de notre culture. Il est primordial de le transmettre."

                             Vin nouveau au caveau 

Dans le caveau d'André, Pierre Bernhard et son équipe annoncent du bout des lèvres un troisième grand rendez-vous pour l'automne, autour du Neier  Siesser, le vin nouveau d'Alsace, celui qu'on prenait à la Saint-Martin. Vin bourru, noix, lard, pain paysan.

En attendant, c'est dans la verdure du Domaine Ostermann que nous avons envoyé la saison des rendez-vous gourmands du Synvira. Face aux parcelles. Les vignes ne sont jamais loin.




APÉRO GOURMAND  www.alsace-du-vin.com 
3 mai, 7 juin, 5 juillet, 2 août sur réservation.

LE PIQUE-NIQUE CHEZ LE VIGNERON INDÉPENDANT
www.vigneron-independant.com/pique-nique
Pentecôte 8, 9, 10 juin, sur réservation. 

#Synvira 


L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. Consommer avec modération.

22 avril 2019

PFERTERZEGLA : UN TRAIN DE SOUVENIRS




La gare d'Altkirch fait partie de mon quotidien depuis plus de 25 ans. Récemment l'ancien poste d'aiguillage a été rasé. Souvent je contemple les voies inertes à heurtoir. J'imagine un train haletant en partance pour Carspach, Hirtzbach, Hirsingue... « Il était une fois le Pferterzegla » est le titre du 7e livre de Geneviève Grimler, l'animatrice du Musée des Amoureux de Werentzhouse, dans le profond Sundgau, aux portes de la Suisse. C'est l'histoire du petit train de Ferrette, qui a rythmé la vie de l'industrielle vallée de l'Ill et de l'entrée du Jura alsacien pendant 75 ans. Né en 1965, je n'ai aucun souvenir de cette aventure, que les pouvoirs locaux d'hier se sont empressé d'effacer comme on dynamite un chevalement. La ligne Altkirch – Ferrette aura vécu de 1892 à 1953 pour le trafic voyageurs, jusqu'en 1968 pour le fret. Une voie unique serpentant près de l'Ill dans les premiers hectomètres et fendant la campagne... Quand j'ai appris les rollers, j'ai fait mon initiation sur l'ancien tracé, jusqu'à l'usine Lang, où s'arrête la piste cyclable qui a remplacé les traverses.



                    "Des voyageurs qu'on pouvait toucher"

Geneviève Grimler résidait enfant à Vieux-Ferrette. Elle se souvient de cette rame vapeur au plus près des habitations et des animaux. Difficile d'imaginer pareil tableau aujourd'hui à Grentzingen (Commune d'Illtal). Seuls les aînés se souviennent et peuvent, à l'instar de la narratrice, transmettre leurs anecdotes et sentiments. En 128 pages et 270 photos, Geneviève rapporte avec sa poésie la saga ferroviaire du Haut-Sundgau, événement de la 30e exposition annuelle du Musée des Amoureux lors du week-end pascal. Le livre, disponible aussi au Monde des Trains d'Altkirch, s'est arraché, tandis que les modélistes ferroviaires ont été mis à contribution. Ainsi le club de Michelbach avec ses jeunes chefs de gare opérant sur un diorama à l'échelle HO. 



Sur la scène, on pouvait enfin voir les modules de Vincent Martin. L'imprimeur altkirchois qui a réalisé l'alsatique s'est découvert sur le tard une passion pour le train miniature. Il a commencé à reproduire un tronçon Hirtzbach – Hirsingue représentatif des années 80. Sauf qu'à l'époque, aucun convoi ne s'ébranlait plus vers le chef-lieu de canton ( qui ne l'est plus). Clins d’œil aux jeunes années du créateur, l'affiche d'un bal de Frank John's et la R4 d'un pote. Vincent n'en restera pas à ce décor de quelques mètres linéaires. Une extension le titille. Dernièrement, sa machine a fait le grand saut dans le vide. Le Pferterzegla avait aussi connu le déraillement.








A l'occasion de la cérémonie officielle ce lundi de Pâques, le facétieux artisan a posé un élément automoteur contemporain sur ses rails. Si la voie haut-sundgauvienne n'avait pas été arrachée, peut-être que la ligne serait encore desservie par TER Grand Est...

Aujourd'hui il me reste la gare d'Altkirch, qui s'est déshumanisée ces dernières années. La circulation automobile avait condamné le train campagnard de Ferrette. La dématérialisation emportera j'en suis convaincu la gare de la sous-préfecture du Sundgau.
Il reste heureusement les maquettistes locaux et un livre - témoignage. En voiture Geneviève !