6 novembre 2018

FORTWENGER SEDUIT LE PALAIS DE LA REGENCE



Ensisheim, Communauté de Communes Centre Haut-Rhin, territoire d'entrepreneurs. C'est dans ce poumon économique entre Mulhouse et Colmar que Fortwenger a choisi de créer un nouveau site de production, à l'étroit dans son berceau de Gertwiller.
La maison bas-rhinoise a 250 ans. Depuis les années 1970, elle a ouvert plusieurs boutiques, la dernière à Sélestat. En 1977, la famille Risch a pris les commandes du fabricant alsacien de pain d'épices. Chaque génération imprimant sa marque. L'industrialisation avec le grand-père, la vente directe avec les parents et aujourd'hui l'export avec Steve Risch, le dirigeant quadra qui nous fait la visite à Ensisheim. 





Nous sommes à proximité de THK, le pionnier japonais toujours présent en Alsace quand d'autres ont faibli ou disparu, à l'instar de MAM-E, liquidé en 2006 dans cette même commune. C'est sur ses cendres d'ailleurs que d'autres activités ont poussé, dont celles de Fortwenger. Un investissement de 3,5 M€ pour le pain-d'épicier, qui va produire en Haute Alsace ce qu'il ne réalise pas à Gertwiller. Bredala et pains d'épices façonnés avec d'autres ingrédients et d'autres technologies . La gestation aura duré deux années. Dans la famille Risch, le temps ne rime pas avec urgence. La démarche est patrimoniale, pour construire dans la durée. Il en va de même avec les produits, comme les ministollen  à la mirabelle, dont la commercialisation est récente. Une création qui a même séduit les Etats-Unis avec un prix de l'innovation.












Fortwenger privilégie le made in Alsace en appelant des fournisseurs régionaux autant que faire se peut.
En 2016, il a racheté l'outil de Biscuiterie de France en liquidation. La bonne surprise a été de récupérer les recettes et le carnet d'adresses de la société centenaire de Villemandeur. Depuis, Fortwenger est le premier fabricant français de pains d'épices.

L'investissement d'Ensisheim est aussi justifié par la demande en forte hausse. Cette année encore, la maison alsacienne attend une progression du chiffre d'affaires à deux chiffres. La grande distribution compte pour moitié dans les ventes, talonnée par les boutiques. Le reste est ventilé hors d'Alsace. Demain, toute la France aura du pain d'épices pour les Fêtes. 
L'effort à l'export se concentre en attendant sur cinq marchés : Russie, Chine, Japon, Etats-Unis, Mexique.




L'unité d'Ensisheim a démarré avec quelques collaborateurs. 90 pourraient y travailler. 
Pour accueillir les partenaires et les institutionnels à l'inauguration, Steve Risch a déroulé le tapis rouge.
Dans l'ancienne cité des Habsbourg, il lui reste à créer le pain d'épices de la Régence. Et pourquoi pas le stollen de la météorite...












#fortwenger#ensisheim

1 novembre 2018

TEMPS DE TOUSSAINT



Novembre est arrivé. C'est la Toussaint, communion de tous les saints, solennité liant le Ciel à la Terre pour ceux qui croient. La sainteté s'acquiert ici-bas, a rappelé le curé Vincent Simon depuis son église paroissiale de Bantzenheim ce matin. 

Comme le veut la tradition, je suis allé au cimetière d'Altkirch cet après-midi, pour la première fois sans maman je crois, qui m'a précédé, mais avec mon épouse. De belles éclaircies se sont posées sur la ville basse où reposent mes grands-parents maternels et papa. La Toussaint, ce jour particulier où les jardins du souvenir se remplissent, où les sépultures se fleurissent, où je retrouve vivants et défunts. Année après année, il me semble que nous soyons moins nombreux au cimetière, dépouillé de ses arbres du reste. Les coutumes se perdent, des grandes surfaces se permettent d'ouvrir et donc de banaliser un jour qui appelait à la trêve, au recueillement et à la rencontre. Les affaires se fichent des sentiments et on ne fait pas du commerce avec des morts. 


J'ai toujours vécu à Altkirch, de sorte que nombre de visages et de noms me sont familiers ou me parlent sur les stèles. Beaucoup se sont endormis voilà longtemps. Le temps passe. La petite fille au cheval a été volée dans un accident il y a quarante ans. Elle était sur le chemin de l'école...Mon camarade Joël a été fauché près de chez lui par un chauffard en partant travailler un matin de décembre. Trente ans déjà. 
Mes vieilles amies nonagénaires se sont assoupies plus récemment, affaiblies par leur grand âge et leurs conditions de "détention". Je revois encore les personnes de mon enfance, au hasard des tombes. L'émotion me gagne en retrouvant Eléonore, appelée auprès de son Ernest  l'an dernier. Elle souriait à la vie. Elle sourit éternellement tandis qu'un rayon de soleil illumine le nom des époux.



J'ai reconnu là-haut la silhouette de Fifi, bientôt 95 ans. De sa génération, il ne reste pas grand-monde, me dit-elle. 
Et d'ajouter avec son humour que
les plus jeunes ne sauront pas qu'elle a existé, le jour où elle ira à son tour prendre place dans le grand dortoir à ciel ouvert, dans la ligne de mire de Notre-Dame d'Altkirch.