31 mai 2017

ART ET VIN : LES.9 SE RALLIENT A LA CORSE

 Buchheit, Chéni, Dyminski, Hillenweck, Latuner et cætera ont goûté la cuvée de leur œuvre collective 2018 élevée sur la terre de Napoléon.

 

 

" L'art et le vin servent au rapprochement des peuples. " Cette affirmation de Goethe est la maxime du collectif  Les.9, neuf artistes de la région dont certains bien connus mais tous complémentaires, né en novembre 2014. Se définissant " humanistes et épicuriens", ces plasticiens essentiellement ont décidé de créer un ensemble fondé sur l'échange, le partage et la camaraderie au service du vigneron. Neuf créateurs  qui se proposent de transférer leurs opinions artistiques sur un projet commun. En l'occurrence, l'étiquette d'un jéroboam, bouteille contenant l'équivalent d'au moins deux magnums. Une édition limitée à 234 exemplaires, car 234 renvoie à 9 si on additionne 2,3 et 4. Le collectif s'est donné de s'investir jusqu'en 2034 pour le moment, en alternance dans le Haut et le Bas-Rhin, mais en s'autorisant des escapades hors d'Alsace. 2017 est l'année de la vallée du Rhône septentrionale (sic), 2019 sera réservée au Beaujolais. Et pour 2018, nos joyeux inspirés feront le voyage dans l'Ile de Beauté. A cette fin, le 24 mai, ils ont été convoqués à une dégustation commentée de vin de Corse, précisément de la région de Patrimonio. La séance était animée par Pascal Leonetti, meilleur sommelier de France 2006, au restaurant Hug de Mulhouse, prisé des esthètes. La table aux rondeurs caractéristiques se prêtant effectivement à "une performance sensorielle artistique". Mathieu Calligaro en profite d'ailleurs pour lancer à la rentrée de septembre son Tart'Arts Club le premier lundi du mois. En attendant, ses tartares se sont mis à la polyphonie corse pour escorter les nectars du monocépage insulaire sélectionnés par Pascal Leonetti. 

 


 

A LA TABLE DES GAULOIS DANS LE MORVAN

Les Gaulois écrivaient peu. Ils n'ont pas légué de recueils de recettes culinaires. Pourtant du côté de Château-Chinon en Bourgogne - Franche-Comté, Le Chaudron de Bibracte à Saint-Léger-sous-Beuvray (71) nous initie à la cuisine de Vercingétorix.



A l'entrée du Parc naturel régional du Morvan, le mont Beuvray. Sur sa partie sommitale, les vestiges de l'oppidum Bibracte, capitale fortifiée du peuple gaulois des Eduens. Tout à côté du musée archéologique dédié au lieu, Le Chaudron offre une salle de restauration de soixante couverts. Mais ce n'est pas une table comme une autre. L'ancien point d'information touristique permet de partager une expérience originale en profitant d'une offre complète entrée au musée - repas - visite guidée. En phase avec le site et son riche passé, le visiteur peut se sustenter de plats inspirés de la gastronomie de la fin de l'âge de fer. Un menu unique pour la saison, à base de légumineuses (salade de pois cassés) en entrée, orge et épinards en accompagnement de la joue de bœuf en plat, faisselle et gougère au pruneau (le miel pour sucrer) en clôture. 
Le cliché du sanglier est une idée reçue. Le cochon sauvage n'était pas commun dans l'écuelle des Eduens, rapportent les scientifiques. La gougère tiens. Clin d’œil à la Bourgogne, avec les ingrédients dont on disposait déjà jadis, justifie-t-on.

                              Déjeuner à la bière

Pour la boisson, ce sera la Cervoise. Les Gaulois  n'avaient pas le vin, importé par les Romains, mais s'adonnaient à une sorte de bière à base d'orge, la cervoise,  leur boisson favorite. Pour Le Chaudron, une brasserie artisanale roannaise, Brasseurs du Sornin, produit quatre bières chaque année, dont une nouvelle. La rousse des bosquets est aromatisée à la noisette, la blonde des collines à la sarriette, l'ambrée des taillis à l'églantine. Il va sans dire que ces mets et ces breuvages se dégustent dans la vaisselle appropriée : gobelet et écuelles en terre cuite, cuiller en bois et couteau de fer. Le déjeuner s'apprécie assis à une table basse. 





Il est plaisant à défaut de marquer la mémoire gustative. Du reste, on ne vient pas faire du tourisme en haute cuisine.

Manger à la manière des Eduens, mais dans un cadre moderne, sobre et minéral, dans l'esprit du magnifique ensemble architectural de Pierre-Louis Faloci qui a aussi dessiné celui du Struthof.


Le Chaudron de Bibracte est ouvert les dimanches et jours fériés et pendant les vacances scolaires à midi.
Le mercredi soir du 12 juillet au 30 août.
Il convient de réserver au 03.85.86.52.40 


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