7 février 2017

UN EXPRESSO AU BISTROT DE L'ARC







A deux pas du marché de Mulhouse, il est un petit endroit convivial à l’atmosphère cosy, le Bistrot de l’Arc. Partie intégrante de la maison de retraite du même nom, ce lieu de vie est relié à la salle de restaurant de l’EHPAD par un couloir et ouvert sur le monde, face à la halle ocre du marché couvert. C’était la volonté de l’association de propriétaires à l’époque, qui avait mis ce local à la disposition gracieuse des commerçants. Marc Wurtz avait été le dernier hôte jusqu’en 2014. Depuis le printemps 2016, l’ancien salon de thé a été réanimé, d’abord en interne, puis en novembre rouvert au public.

Entre-temps, le Bistrot de l’Arc a subi une cure de jouvence et de couleurs avec l’intervention de l’association locale Epices et d’une art-thérapeute, tandis que les collégiens de Kennedy ont décoré les murs. 

La MR de l’Arc est un des établissements de l’ASHPA (réseau APA). Elle compte quelque 165 résidents, dont certains trouvent au Bistrot une ambiance différente de leur quotidien, qui leur fait oublier les soins et la dépendance, où ils peuvent croiser les citadins comme les gens de passage. Le mobilier aux teintes douces est conçu pour les personnes à mobilité réduite.

L’établissement offre un menu du jour confectionné à l’EHPAD sous la direction du chef Olivier Gerber, un ancien d’Illhaeusern. Mais aussi des en-cas salés faits maison. Pour les douceurs, un pâtissier mulhousien est sollicité.

Le Bistrot de l’Arc compte une quarantaine de places, hors terrasse d’été. Il est ouvert du mardi au samedi de 10H30 à 18H et dès 6H30 les jours de marché. 

Il suffit de le faire vivre maintenant. Les actifs ne manquent pas dans le quartier. Et d’entretenir le lien intergénérationnel.

2 février 2017

LE DAME-N-OWE NE RACONTE PAS DE SALADES




 Privilège de quelques hommes, une invitation à la revue carnavalesque des dames de Mulhouse.




Mercredi, veille de la Chandeleur. Le brouhaha se répand dans l’escalier menant au premier étage du théâtre Lucien-Dreyfus, la maison du Théâtre Alsacien de Mulhouse. Tandis que le Herre-n-Owe est ouvert depuis quelques jours, les dames s’apprêtent à brûler les planches à leur tour. Ce soir, c’est l’avant-première du Dame-n-Owe.




Au moment du 20H de la télévision, c’est le bar qui fait le plein ici. Beaucoup de visages connus, dont certains marqués par les sillons du temps. Une brochette d’édiles est dans la place aussi, autour du maire Jean Rottner. Il est bien vu que les élus municipaux sachent ce que les auteures de la soirée des dames racontent et colportent sur l’actualité du Bollwerk. On ne saura pas tout cependant, comme les messieurs ne révèlent pas tout non plus quand les épouses sont invitées à la générale.






Il est 20H15. Comme un coucou suisse, la revue carnavalesque respecte l’heure. Deux tours de cadran entrecoupés d’une pause dînatoire / rafraîchissante / pipi. Le rideau s’ouvre sur l’hôtel de ville. C’est bien Mulhouse, qui voit défiler une improbable délégation de têtes connues. Mme Lapine (dont la ressemblance physique et vocale n’est purement pas fortuite avec une Marine nationale) forte en gueule et à longues oreilles, Najat Belkacine en Bécassine, Manuel Valls en torero et un mystérieux Zorro appelé à « sauver le pays » de « Zéro » (François Hollande) …





 





Le tableau suivant ironise sur la politique migratoire d’Angela Merkel portant une saucisse de Francfort. Trois cochons face au « grand méchant loukoum ». Choc des cultures, peur de l’autre, menace de Daech pour finir sur un appel à la tolérance et au vivre ensemble dans le respect mutuel. Plus tard, ce sera le tour du burkini.





 





Après l’entracte, les comédiennes d’Iris Petoello attaquent sur la danse de Rabbi Jacob. Un rabbin, un vrai, serait dans le public, qui s’en amuse, paraît-il. La meneuse de revue peut enchaîner avec un classique des soirées du TAM, les ragots et questionnements philosophiques de couloir de deux femmes qui malgré un âge certain sollicitent encore la libido. Au passage, les « commères » empruntent une pétaradante rengaine au truculent répertoire masculin. On pense à ce cher Seppala Schmitt, chansonnier historique de la Sinne.





 





Un long sketch renvoie à Cendrillon. On l’aura compris, si le Dame-n-Owe n’a pas de titre, il n’en reste pas moins construit sur une thématique, les contes pour enfants.
Dans la tradition herrenowienne, on proclame son enracinement et sa fierté d’être mulhousien…Et alsacien. Le Grand Est ne passe toujours pas. Alors l’auditoire bissera s’Heimetliad, le chant patriotique régional, « Adie un gueta Reis mi Elsass » (adieu et bonne route mon Alsace) sur un refrain célèbre des Sweet People, avant de conclure sur le salut fraternel au public.






Iris Petoello a écrit seule le Dame-n-Owe 2017. Elle s’est entourée de sept complices pour donner corps et voix à son récit assagi par rapport à ce qu’il a été dans ses primes années. Les histoires sous la ceinture n’émoustillent pas trop l’auteure et on ne s’en plaindra pas. Pour permettre aux femmes de souffler et de se changer, quatre danseuses du Ballet Rythm’n’Dance Yannick Tura font la liaison entre les séquences, sur des airs glamour et rock’n’roll. Intermède tonique mais qui aurait davantage sa place dans un spectacle pour messieurs.





On ne va pas se raconter des histoires,  les Marla d’Iris et de ses partenaires se lisent d’une traite. Et comme tout conte, finissent bien.





10 représentations à partir du 4 février. Théâtre Lucien-Dreyfus.
Parking CCI pour rassurer les spectatrices.