14 septembre 2020

SOLISLOWUP ALSACE

 



L'été et ses migrations. J'ai pris l'habitude de participer aux slowUp de la région, la trilogie Alsace centrale, Delémont et Basel Dreiland pour ce qui me concerne. Malheureusement, les protocoles sanitaires ont fait le vide sur les routes célébrant les mobilités douces.
En 2013, j'ai été des premiers à m'engager au voisinage du Haut-Koenigsbourg. Nous étions 17.000 environ pour le slowUp Alsace inaugural. Plus de 40.000 ces dernières années. 
J'avais fait le parcours le plus long à rollers, me donnant la peur de ma vie dans la descente vers Bergheim. Depuis, j'ai préféré la prudence et le confort sur mon moyen de prédilection en ville, la trottinette. Les grandes randonnées ne me rebutent pas, avec la tête d'abord j'ai pu pousser aux 50 kilomètres. Mon  6e slowUp centralsacien a pourtant été un calvaire sur sa deuxième partie, en raison de la chaleur. Mais les 40 bornes ont été vaincues.





Ce 12 septembre, il va encore faire chaud. C'est maintenant que je mets le cap sur le pays de Ribeauvillé, pour expérimenter le slowUp en solitaire. Ce n'est pas parce qu'on annule un trail que les athlètes ne courent plus.
Il me faut une bonne heure pour gagner Bergheim. En temps normal, nous devons stationner sur le parking d'un industriel et effectuer deux kilomètres jusqu'au circuit. Je m'arrête dans les remparts. Un enfant porte un caillou peint. J'ai apprêté la veille ma trottinette noire, changé la roue avant et fait les vérifications d'usage. Il est 10H25 quand je m'élance vers la sortie d'agglomération. J'aperçois un policier municipal. Curieusement, je ne verrai plus aucun personnel des forces de l'ordre de la journée.
Lors d'un slowUp, les communes sont joyeusement animées. En quittant Bariga, je croise une fille et son chien. Et j'entends surtout le roulement. Mon engin est à peine moins bruyant qu'un véhicule chenillé, heureusement que ça ne dure pas.




Me voilà donc seul sur un itinéraire que ma mémoire va reconstruire, qui débute sur la véloroute du vignoble. Je reste sur le tracé historique, sans la boucle vers Dambach-la-Ville. Ça me fera plus de 31 km tout de même. Le champ de maïs à ma droite n'a pas été productif, faute de pluie. Quelques cyclistes circulent dans les deux sens. Cigoland annonce Sélestat. Un tiers du chemin est accompli. 
Dans la cité humaniste, le masque serait obligatoire dans le centre-ville. Je m'exécute en arrivant sur le Neja Waj. C'est jour de marché. La ville est vivante, les terrasses fréquentées. Je ne sais plus quelle rue emprunter pour gagner la bibliothèque de Beatus et rouler vers Scherwiller. Mais je retrouve la sortie. A ce stade-là, le paysage n'est pas le plus agréable, surtout que de nombreux masques sont abandonnés en bordure des prés et terrains. 



La commune des lavandières est en ligne de mire. Sur un chantier de terrassement paraissent des débris d'un autre temps. Morceaux de vaisselle, récipients broyés, bouteilles vides. Scherwiller est bien calme en son centre. Je ne verrai pas Pascal et Anne-Gaëlle. Pas d'odeur de tarte flambée. Et surtout le Giessen ne coule plus.
Il est midi quand j'entre à Châtenois. Un groupe de motocyclistes allemands pétarade au carrefour, au guidon de vieilles bécanes. Je les croiserai plus tard qui enfumeront mon ascension vers Rohrschwihr. 

Le pavé castinétain n'est pas un parcours de santé pour mes roues mais il me conduit par détour à l'église dont les cloches sonnent la mi-journée. Kintzheim m'apportera la fraîcheur d'une fontaine avant la montée vers Saint-Hippolyte. A ce moment, je mesure la solitude sur la chaussée chauffée, sans poursuivre à pied. Il faut avancer. 




J'aperçois enfin le clocher de Bergheim. Je fonds sur le village mais le traverse en poussant la trottinette, trop bruyante sur les pierres taillées. Moins de trois heures auront passé, arrêts compris. 

Avant de m'en retourner, une courte visite au cimetière où repose le père François. Au loin, la silhouette du célèbre château-fort. Une poignée d'abeilles butinent inlassablement.

C'était mon slowUp 2020, au grand air d'Alsace centrale mais aux relents de moût et à l'approche de petites fêtes du vin nouveau. Seul, on va plus vite. Ensemble on va avec entrain. La Covid-19 a mis un masque sur la douce communion célébrant les blancs d'Alsace. Pas sûr de refaire la noce en juin prochain. 




  

#slowUpAlsace2021

26 août 2020

A BALLERSDORF, LE TRAIN NE S'ARRETE PLUS









 2020 aura été l'année des vacances au pays pour la plupart d'entre nous. Dans ma troisième semaine de congés, j'ai choisi une destination tout proche, qui m'a interpellé dans le magazine "En vadrouille pour découvrir l'Alsace à petits pas" paru pour l'été...Ballersdorf.  Si proche que j'aurais pu m'y rendre à pied.
Nous sommes à environ 6 km d'Altkirch, sur la route de Belfort. Le village m'est familier. J'y avais mon garagiste et j'allais occasionnellement à la messe dominicale.





C'est d'ailleurs derrière l'église que commence le circuit proposé par l'association bisontine La Vadrouille. Les abords de St-Jean ont été réaménagés et permettent le stationnement. Le parcours s'étend sur 9 km à effectuer en 3 heures à titre indicatif pour une dénivelée de 150 m. Le N°4 du magazine associe la marche au monde ferroviaire, train et tramway. Dans ce coin du pays de Dannemarie, la ligne Paris - Bâle coupe le village. Je me souviens d'avoir cherché naguère la gare, mais je n'avais trouvé que les quais. Avec l'avènement de TGV, Ballersdorf a disparu du réseau. L'arrêt a été supprimé en 2011. Les accès à la voie ont été condamnés. Et le nom de Ballersdorf a été retiré des poteaux. J'aurai la surprise, en fin de visite, d'apercevoir, abandonné dans une propriété,  le panneau métallique de ce qui devait orner effectivement un bâtiment...


En quittant le village, un premier étang. Le chemin emprunte au circuit ND des Moissons. En continuant tout droit, nous irions sur le chantier de la déviation de Ballersdorf, un itinéraire de 2,5 km dont la livraison était prévue pour l'automne... Nous revenons dans la commune, traversons la D419 puis bientôt la voie ferrée. Des calvaires, la chapelle St-Martin, dernier témoin de Mettersdorf, rasé par les envahisseurs il y a environ cinq cents ans. En considérant ces vestiges, je pense à nos ancêtres qui pendant des siècles eurent à subir le pire. 




Aujourd'hui, nous marchons dans la paix de ce paysage d'arbres fruitiers et de champs. Le rail n'est jamais loin. Il se fait très proche un moment, puis nous descendons au pied du viaduc. Une trentaine d'arches sur près de 400 m. Un accident de personne s'y est produit récemment.






A ce stade, il faut revenir sur nos pas qui nous mèneront vers d'autres plans d'eau puis la voie ferrée de nouveau avant de regagner le centre de Ballersdorf. L'inventeur de la randonnée a retenu notamment de ce "village typique du Sundgau" les maisons à colombages. Aucune de celles que j'ai croisées n'a séduit mon regard. Mais au bout des trois heures, c'est l'itinéraire qui m'a requinqué. 












Près de chez moi, une campagne verte et généreuse, dans laquelle file le train des gens pressés.


Lire "En Vadrouille Alsace N°4"  25 nouvelles balades