4 septembre 2018

KLAP DE FIN PLACE FRANKLIN




Mardi 04 septembre 10 heures. Je me présente devant le Klapperstei rue Engel Dollfus au rendez-vous fixé. La grille avec la tête du mal-disant tirant la langue est verrouillée comme je m'y attendais. Le Klap est fermé depuis samedi. Définitivement. 
Dans le caveau de la défunte institution mulhousienne, les époux Lamberti, deux de leurs salariés sur le carreau désormais et Claude, leur animateur des réseaux sociaux. 
Nous avons appris la sentence vendredi. Elle aura provoqué une onde de réactions, touchant au moins 200.000 personnes selon Claude. "Tous en parlent mais je suis le seul à savoir depuis le commencement" se désole Georges, le propriétaire de la brasserie-restaurant donnant sur la place Franklin. Cet homme aux cheveux blancs est fatigué, lui qui s'est probablement investi sans compter en entrepreneur responsable pendant des décennies. Il a accepté de me raconter l'histoire du Klap.



Dans les années 1980, Georges tenait le Snack 32 avenue de Colmar. Zum Klapperstei avait vu le jour en 1972. En 1988, le restaurant était en liquidation. Georges lui redonna vie l'année suivante, conquis par la typicité de l'endroit, un caveau sur une belle place de Mulhouse, au voisinage des artères commerçantes.
Cette table trouva son public et ses inconditionnels. Les clubs sportifs s'y réunissaient, des volleyeurs aux footballeurs en passant par les pongistes et les plongeurs. Le décor annonçait le menu. Huit fresques de Latuner s'inspirant de Gustave Doré. On était dans une salle conviviale, chaleureuse et festive et on allait sûrement bien manger. C'était la cuisine alsacienne traditionnelle. C'était aussi la bierstuwa. Dans les années fastes, le Klap tournait avec une dizaine de personnels. 

Le caveau a vu son destin lié à son locataire du dessus, le cinéma Vox. La salle familiale de 700 fauteuils a projeté son dernier film en 1992. Rachetée par la Ville en 1994, la friche commerciale allait faire l'objet de plusieurs projets. La mise en chantier du site aura failli coûter la vie au Klapperstei. Pilotée par la SERM, la réhabilitation de l'immeuble aura été un interminable cauchemar pour le restaurateur. Cinq ans de travaux aux nuisances multiples, se souvient Georges. Le bruit, un plafond percé, des détériorations, trois inondations, des gravats en cuisine, des dégagements olfactifs. "Ils nous ont mis à genoux" affirme Georges. On n'avait jamais vu ça. Reconverti en commerces et en logements, l'ancien cinéma n'allait toutefois pas laisser tranquille l'équipe du Klap. Car un autre chantier prit la relève au voisinage de l'établissement : la réfection de la place Franklin. Un an supplémentaire d'impact grave de l'exploitation et la perte de dizaines de places de stationnement. 

Entre-temps, les législations sur l'alcool et le tabac ont porté leurs coups aussi. En trente ans, la vente de bière a été divisée par quatre au caveau. En revanche, des personnes alcoolisées seraient le quotidien du quartier.
C'est avec les travaux de la SERM que les ennuis auraient commencé. Georges Lamberti a été appelé à mettre sa maison en conformité. Mais avec une perte d'exploitation chiffrée par lui à des centaines de milliers d'euros en une douzaine d'années, il n'a pu envisager un tel investissement. La dernière chance lui a été signifiée cet été. Pour cet entrepreneur de 73 ans, c'était la fois de trop. "Je ne vous supporte plus!" a-t-il asséné à ses interlocuteurs.
Il leur a signifié qu'il jetait l'éponge. Il aurait dû le faire à l'époque déjà, mais il aime trop son métier et ses clients.
La Ville a pris acte. En retour elle lui a notifié la fermeture administrative au 31 août.
C'était vendredi. Pour le dernier service, Zum Klapperstei a été bondé, avec l'apport des réseaux sociaux.
Georges n'a pas vu les édiles, lui qui partageait son environnement avec la maire quand elle tenait encore salon de coiffure. Du reste, il ne se fait guère d'illusions sur le devenir du quartier Franklin qu'il quitte.

Les mauvaises langues trouveront à redire sur le Klap. Ironie du sort pour ce restaurant en cave typiquement mulhousien, dont l'emblème est justement le klapperstei, la pierre de la honte accrochée au cou des colporteurs de balivernes et méchancetés.




#klapperstei

2 septembre 2018

LE CAMPING DE L'ILL SE MET A L'INSOLITE





Samedi 1er septembre. Août s'en est allé, emportant ses ciels interminables et sa chaleur. La fournaise de juillet est déjà un lointain souvenir. J'ai choisi de revenir au camping de l'Ill pour les portes ouvertes de M2A. Je le longe régulièrement mais je n'y vais que rarement. Pourtant il gagne à être connu, ce camping qui se déploie sur plus de cinq hectares à l'entrée ouest de Mulhouse dans sa ceinture verte. Propriété de l'agglomération, le site est depuis quelques mois sous la gestion de l'OTC de Mulhouse et sa région. Lysiane Schlegel qui pilote l'auberge de jeunesse a aussi la main sur le terrain. 
Pour les portes ouvertes, une centaine de visiteurs se succéderont ce premier jour de septembre, qui marque le passage des tarifs en basse saison pour l'emplacement / moyenne saison en location. Dans mon groupe, deux Mulhousiennes qui ne connaissaient pas l'endroit et manifestement intéressées. 


C'est Laure qui conduit la visite d'une petite demi-heure. 
Un constat s'impose : c'est la fin des vacances. Nous ne croiserons pas grand-monde dans ce qui n'est pas Lacanau non plus.
L'accueil a été refait. Un bâtiment blanc au logo M2A, avec son point épicerie. Au voisinage du Benco que le film "Camping" m'avait révélé, quelques articles touristiques.

Mais le camping communautaire n'a pas de restaurant. Le brunch d'une association réunionnaise et les food trucks en soirée assurent l'en-cas. 



 En revanche, la piscine chauffée et ses transats rouges sont appréciés. Au plus fort de la belle saison, la réception a enregistré une quarantaine d'arrivées par jour. Il faut dire que l'offre a été nettement diversifiée. Laure nous ouvre le village de mobil homes, dont la génération Méditerranée.
Ce sont ensuite les chalets, pour 1 à 4 personnes. Ça peut dépanner.







La tendance est à l'insolite. Un abri voûté qui fleure le pin...Voici le pod, qui peut remplacer la tente et qui offre un toit en dur dans la chaleur du bois. Pour les amateurs de contes, la Cabane magique, comme on peut en trouver dans les Hautes Vosges. Le must, à côté, c'est l'Igloo, dont la silhouette rappelle les caravanes vintage des States. Avec sa couche tout en rondeur. 




Certains campent annuellement à l'Ill. Pour deux personnes et deux jours par semaine, le forfait est de 1050 €.

C'est le choix de Mulhousiens, assurés de se mettre au vert tout en restant proches de leur ville.





Le camping de l'Ill est ouvert quasiment à l'année. 
Pour la période des marchés de Noël aussi. 

Camping de l'Ill
camping-mulhouse.com