16 octobre 2017

LES SYMPTOMES INVRAISEMBLABLES DU DR KASZUK





Les Éditions du Lion à Belfort ont officiellement lancé le 14 octobre la réédition du best-seller du Dr Kaszuk, 
"Les sorciers du Sundgau et autres souvenirs". Un événement qui avait pour cadre le Dorfhus de Hirsingue, à quelques dizaines de mètres de la sépulture du regretté médecin. 

Natif de Moscou, Cyrille Kaszuk participa à la libération de l'Alsace en 1944. Il s'établit dans le Sundgau qu'il n'allait plus quitter, médecin de campagne exerçant dans le chef-lieu de la vallée de l'Ill. Armand Reinhard, maire de Hirsingue, a rappelé combien le Dr Kaszuk était bon et généreux, humble et humaniste, un puits de science et un éternel étudiant, un inventeur génial par surcroît. Connu dans tout le Sundgau, le défunt s'en est allé en 2014, à 95 ans.


C'est en 1981 que sortit son livre de souvenirs sur les "sorciers". Après la guerre, le Sundgau à la fois rural et industriel était pauvre et toujours nourri de croyances et pratiques séculaires et profondes. C'est ce territoire que le médecin allait arpenter, dans des villages au lampadaire rare, où l'on était aux prémices de la transformation urbaine que permettrait le travail frontalier en pleine expansion.

C'est dans son travail que le généraliste fut confronté à des "choses inexplicables". Toute sa vie, il fut le témoin de la confrontation "des forces du bien et du mal".
Il est difficile de croire à la sorcellerie quand on n'y a pas été confronté. A mon avis, le Dr Kaszuk n'y croyait pas. Il préférait parler de gens mal intentionnées. En proposant toujours une voie positive.
Gilles Kaszuk, Armand Reinhard et Christophe Grudler (Ed du Lion)

Ses anecdotes avaient été rééditées en 1993. Depuis, elles étaient de nouveau introuvables. Désormais, c'est sur l'initiative de son fils Gilles Kaszuk avec l'enthousiasme de l'éditeur belfortain et l'encouragement de la commune, que l'ouvrage paraît pour la troisième fois, dans une version augmentée de l'hommage de Gilles à son père.

"Les sorciers du Sundgau"  aux Editions du Lion. En diffusion nationale.

13 octobre 2017

SAVOUREUSES JOURNEES D'OCTOBRE



Quand reviennent les nuits fraîches et les intempéries des mornes saisons, il est recommandé de faire étape aux Journées d'Octobre de Mulhouse. A titre professionnel, je m'y déplace depuis trois décennies, sans savoir encore donner la bonne définition de cette manifestation typiquement mulhousienne.



A l'origine était un marché de fruits et légumes. Aujourd'hui, les JO sont un événement pluridisciplinaire alliant salon de l'artisanat, foire commerciale, marché paysan, festival de saveurs, halle de restauration, scènes musicales, fête foraine et surtout des floralies. Le show folie'flore qui a incontestablement remis sur pied et sauvé une sortie automnale en perte de vitesse. Les fleurs cette année, les paysages, les arbres, les fruits et légumes, ont ramené à la Mertzau des flots de visiteurs. En 2016, plus de 140.000 entrées ont été comptées en une dizaine de jours.



C'est l'assurance de revoir un certain nombre de professionnels, du tenancier du restaurant italien au marchand de sécateurs en passant par le maraîcher aux poires de beau calibre. 

J'ai commencé la visite de presse par les métiers de bouche. Les boulangers appliquent la recette du bredala de l'année lauréat du concours, un sablé moelleux et croustillant à la ganache. Chez les pâtissiers, on honore folie'flore. Ainsi Chocoflore, sablé en forme de fleur avec praliné aux spéculos et les madeleines aux fleurs. Les bouchers - charcutiers - traiteurs enfin proposent le pâté chaud aux olives et aux champignons et osent le jambon sans nitrates ni polyphosphates. Un produit d'aspect déroutant pour les palais non initiés mais dont l'expression des ingrédients parle seul. 



Les corporations profitent des JO et de leur filet continu de visiteurs pour promouvoir leurs filières et le savoir-faire traditionnel au service du (bon) goût. Elles organisent des concours pour amateurs et pairs : bredala de Mulhouse, baguette, brioche, frangipane, tarte au chocolat, deckwurst / fleischwurst (saucisse de viande). 

Par ces temps de tension en Catalogne, un drapeau espagnol m'interpelle en face d'un restaurant. Christian est mandaté par Tierra de Jabugo pour faire déguster un autre jambon vrai, l'ibérique. Le vendeur est basque, il porte le béret avec assurance qui est bardé de pin's, autant de références aux endroits traversés.
Le Franco-Espagnol est convaincu que la région du séparatiste Puigdemont ne fera pas sécession. Et que le cochon nourri aux bellotas réconciliera tous les Ibères. 



Du Sud encore, mais du côté de Marseille, Gilles et Florian officient pour La palette à fromage, un négoce de tommes au lait cru de vache et de comtés du Jura pour les JO. Les deux collègues peinent parfois à séduire les passants derrière leurs meules. Pourtant ils ne manquent pas d'arguments. Ce binôme d ' humeur potache fait valoir des arômes inédits, truffe, pesto, piment...



Le voyage gastronomique vaut à lui seul le détour par le parc-expo, où la tentation de la dégustation est permanente.