7 avril 2017

BANTZENHEIM (HAUT-RHIN) LE VILLAGE DES MOTOS

 

 

 

 

Depuis quatre ans, le village rhénan de Bantzenheim s'est taillé une belle notoriété en France et à l'étranger grâce à La Grange aux Bécanes. L'an dernier, 4.500 visiteurs se sont arrêtés dans l'ancienne exploitation agricole convertie en musée de la moto.






A l'origine, un collectionneur originaire de Mayenne et établi au village, Raymond Lemoine. A presque 90 printemps, ce féru de la moto se montre toujours au guidon d'un de ses engins . En 2006, il fit don à la commune de plus de 90 modèles anciens amassés pendant deux décennies... Le patrimoine fait la part belle aux Ravat. Il s'enrichit régulièrement, la commune recevant de nombreux dons, qui remplissent déjà trois granges. On estime l'ensemble des deux roues du musée et de la réserve à 150 exemplaires, de quoi faire un roulement. D'avril à octobre, le musée est ouvert au public. En période hivernale sauf janvier, mois de sommeil, il est accessible aux groupes.

Porté par l'association des Amis de la Grange à Bécanes, des passionnés qui restaurent, réparent et entretiennent les machines mais qui assurent aussi la promotion de leur vitrine et tiennent la maison le dimanche, le musée a rapidement trouvé son public et sa place dans le réseau des établissements de la culture technique de M2A.  En mai, il prendra part bien sûr à La Nuit des Mystères. 


Pour la nouvelle saison, La Grange aux Bécanes s'est trouvé un nouveau partenaire dans le Musée du Jouet de Colmar, qui met à sa disposition pour deux ans une vingtaine de motos miniatures sculptées dans le bois à l'échelle de 1/10e. Des reproductions d'une grande précision laissées par un ancien pilote, Michel Heuqueville. Ce sont encore des restaurations marquantes, dont celle du tricycle Wilhelm - Meyer de 1960 et une présentation de mobylettes. 

La Grange reçoit de nombreux visiteurs allemands. Ce qui a peut-être poussé l'OLCA, l'Office pour la Langue et la Culture d'Alsace et de Moselle à imaginer un lexique alémanique, "s ' Motorrad", qui décortique les pièces de la moto en dialecte bas-rhinois. Ça peut toujours servir.

Enfin, le 23 avril à 10H, Bantzenheim célèbrera la messe des motards. Tout deux roues motorisé sera béni. Une grâce pour un village qui étonnamment compte de nombreux motocyclistes.

 

www.lagrangeabecanes.fr  




3 avril 2017

LA DERNIERE MARAUDE





Avant la trêve des beaux jours, voyage éphémère dans la nuit des Mulhousiens ravitaillés par l'aide d'urgence.



Dimanche 02 avril 20H30. La nuit est tombée sur la rue Vauban où passent quelques personnes. Boulevard des Alliés, la croix lumineuse des pompes funèbres met du violet dans l'artère. Dans quelques minutes, les bénévoles de l'équipe du soir seront dans les locaux de la Croix-Rouge. C'est la dernière tournée de la campagne hivernale. Autour de Gaby, figure du bénévolat associatif mulhousien et responsable de la team sociale, Eric, nouveau venu qui trouve du sens à son engagement, Didier, jeune retraité qui a fait la route depuis la vallée de la Largue et deux femmes, Fatiha, investie depuis des années dans l'union locale et H. qui requiert l'anonymat. En temps normal, l'équipage comporte au moins trois éléments. Les derniers jours ont été marqués par un afflux important de personnes à la distribution devant la gare centrale. Cinq volontaires ne seront sûrement pas de trop. Gaby lit le compte-rendu de la veille et partage les consignes. On emporte les derniers produits frais et de quoi alimenter le maximum de demandeurs. Il manque une thermos. Hier soir, une main malveillante ou inconsciente l'a volée lors du ravitaillement du véhicule. Didier prend le volant. Il est 21H14. La température printanière, 14°. Sitôt en route, le chef d'équipe prévient le 115. La maraude est enclenchée. Direction le parvis de la gare. Le fourgon blanc arrivé, les premières personnes s'approchent. Leurs visages sont familiers. Dans le hall de départ, mais surtout dans la travée le séparant de l'arrivée, les voyageurs sont désormais rares. C'est la population nocturne qui occupe les bancs. Sans - abri, demandeurs d'asile, gens en transit, gens en quête. Essentiellement des hommes. Après le tour des lieux, nécessaire pour se signaler aux bénéficiaires, les maraudeurs commencent la distribution. Boissons chaudes, kits d'hygiène, gâteaux. Des individus jeunes se fichent des conventions liées à l'âge et passent puis repassent. En une demi-heure, tout est parti. Il faut plier bagage et annoncer un passage ultérieur. 

Mais ce soir, le fourgon ne reviendra pas. Vers 22H30, le samu social envoie la maraude aux Coteaux pour une femme d'une quarantaine d'années à placer pour la nuit. La personne se retrouve à la rue. Elle est conduite en lieu sûr mais là son comportement change soudain. Les maraudeurs craignent le pire, une tentative de suicide sous leurs yeux. Les sapeurs-pompiers sont appelés à la rescousse. Quand ces derniers interviennent, les bénévoles de la Croix-Rouge sont soulagés. La jeune femme est sauvée. La maraude, c'est aussi traiter l'urgence d'une situation banale.