14 janvier 2019

LE TOURNEUR D'ART DES HAUTES-VOSGES





Barbe fournie, chapeau feutre sur la tête, les yeux rivés au métier : Gilles Galmiche fait mugir son Killinger pour façonner un bol dans son atelier où règne le bois. Il ne paraît pas bavard, ses mains robustes parlant suffisamment pour expliquer son travail. L'homme a connu une vie textile qui lui a fatigué les épaules. Il s'est reconverti dans le tournage d'art.
Autodidacte, il a étudié l'ébénisterie et décroché en 2007 un CFP en menuiserie. 

Dans son univers au 20, rue du Hohneck à La Bresse, il manipule consciencieusement mandrin, contre-pointe et gouge pour donner vie et forme à toutes sortes d'objets alimentaires, nécessaires, ludiques ou décoratifs, de la planche à découper à la lampe, en passant par le vase, la boîte, le stylo et l'horloge. La toupie et le bilboquet sont des classiques dans la profession. Gilles réalise sur mesure et restaure des meubles aussi.

Dans sa démonstration, il fabrique en un tournemain un sapin miniature.
Noyer, mirabellier, pommier, buis, frêne, érable, châtaignier, autant d'essences sollicitées par l'artisan, qui peut recourir aussi aux bois exotiques. Un arôme anisé se frotte à mes narines. C'est le santal.
Gilles est le tourneur d'art des Hautes-Vosges. Son métier, on l'apprend à l'école de Moirans dans le Jura. Lui  l'ouvre régulièrement au public en proposant des stages de trois jours. Comme la montagne, le bois se respecte. Et le rend bien. Le geste est précis, la concentration pleine.
« La vibration est l'ennemi du tourneur. »


Gilles Galmiche, menuisier tourneur à La Bresse



#tourneurdart

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