30 janvier 2019

LES ÉLÉMENTS DANS LA MAIN


Samuel Fouchard

A l'occasion de l'Année de la Chimie 2018-19 et de l'Année internationale du tableau périodique, l'ENSCMu vient d'éditer un nouveau jeu, Chemline. La chimie par les cartes. 


Voilà quelques années, l'Ecole de Chimie de Mulhouse avait conçu le Kit Chimie magique, un condensé d'expériences industrialisé par Ravensburger. Cet hiver, c'est un jeu de cartes inspiré de la table de Mendeleïev, avec 104 éléments chimiques, de l'hydrogène (H) au rutherfordium (Rf) et 6 cartes d'aide. Celles-ci permettent d'identifier les familles des éléments. En parcourant le tableau, les anciens se remémoreront les cours de chimie au bahut, quand les élèves du secondaire et des classes préparatoires enrichiront leurs connaissances entre numéro atomique, 56 pour le baryum (Ba), 87 pour le francium (Fr)... 

Chemline signifie "ligne de chimie". Il s'agit de positionner les cartes les unes par rapport aux autres selon le numéro atomique ou l'année de découverte de l'élément. Le gagnant est celui qui se sera débarrassé le premier de toutes ses cartes. 

Comme pour le Kit Ravensburger, Samuel Fouchard est le père du jeu, en binôme avec Audrey Alau, chargée de communication à l'ENSCMu. L'enseignant chercheur va peut-être susciter des vocations, en tous cas dispenser des informations par un outil ludopédagogique. Les étudiants chimistes et les personnels de l'école ont été destinataires du jeu. Pour le public, Chemline sera présenté lors des portes ouvertes du 2 mars. D'ici à là, les établissements scolaires auront pu le demander. Le jeu a été tiré à 3000 exemplaires. Une bonne idée, un loisir instructif et plaisant, une belle promo pour la doyenne des écoles supérieures de Mulhouse et partant pour l'Université de Haute-Alsace.




#Chemline#EcoledeChimie#ENSCMu
www.enscmu.uha.fr 

23 janvier 2019

ENTRE DAMES AU TAM




Les soirées filles sont courantes. A Mulhouse, sur proposition du regretté Tony Troxler, le TAM a vu éclore il y a une douzaine d'années le Dame-n-Owe sous la conduite d'Huguette Durr. La soirée des dames. En réponse à l'institution masculine qu'est le Herre-n-Owe, produit par la même maison.

J'ai le privilège professionnel d'être convié à l'avant -première de la revue féminine au Cercle du Théâtre Alsacien, rue de la Sinne.
En franchissant la porte du bas, on sait que dans cet immeuble, il y a de la vie et de l'animation. On passe par le bar avant d'accéder à la salle. C'est la répétition générale, on ne tiendra pas rigueur des oublis aux comédiennes, confrontées à la critique des conjoints et des camarades du Herre-n-Owe. Je retrouve avec plaisir les visages familiers du théâtre alsacien, que je côtoie depuis longtemps déjà.
Nous prenons tous de l'âge mais partageons le même bonheur de rire dans notre langue chérie que nous léguée nos aïeux et qu'aucun gouvernement ne nous prendra.




Cette année, elles ne sont plus que six sur les planches du théâtre Lucien-Dreyfus. Iris, l'auteure et metteuse en scène, Virginie, Isabelle, Christiane, Nathalie et Régine. Elles comptent sur les hommes pour la technique et l'accompagnement musical. Sans oublier Patrick le souffleur.

Je ne verrai pas tout le spectacle, mon temps étant compté, mais suffisamment pour me délecter des dialogues et du vocabulaire alsaciens, bien qu'il soit dommage d'entendre des phrases en français, quand on pourrait les transposer en dialecte. Iris et ses acolytes repassent l'actualité de l'année écoulée. Elles déraillent de bon chœur sur la grève perlée de SNCF devant un joli décor figurant la gare centrale de Mulhouse. Se mêlent aux protagonistes deux « bonnets frigides » en tenue révolutionnaire, un anachronisme volontaire. La troupe d'Iris n'a pas oublié François Hollande, qui tente de promouvoir son best-seller au Schtroumpfland d'Alsace. Emmanuel Macron, la Première Dame et Benalla sont aussi de la schtroumpf-party. Autre hôte de marque, l'oncle Donald, comparé à Woody Woodpecker. Les sketches sont entrecoupés de chansons empruntant à des tubes d'hier et d'aujourd'hui. C'est sans doute dans la parodie que ces dames réussissent le mieux. Iris sait aussi se muer en ménagère de communs distillant avec sa partenaire une rengaine à laquelle il est parfois difficile de croire, mais ça distraira le public de femmes mûres. Les messieurs auront été émoustillés par les danseuses du ballet contemporain, dont la séquence permet de préparer les actrices au prochain tableau.

Iris et ses complices sont en route pour une dizaine de représentations jusqu'au 13 février. Elles jouent la première moitié de la semaine. Et chauffent le petit théâtre pour les hommes.
A Mulhouse, la période carnavalesque a commencé.





#TAMDameOwe

14 janvier 2019

LE TOURNEUR D'ART DES HAUTES-VOSGES





Barbe fournie, chapeau feutre sur la tête, les yeux rivés au métier : Gilles Galmiche fait mugir son Killinger pour façonner un bol dans son atelier où règne le bois. Il ne paraît pas bavard, ses mains robustes parlant suffisamment pour expliquer son travail. L'homme a connu une vie textile qui lui a fatigué les épaules. Il s'est reconverti dans le tournage d'art.
Autodidacte, il a étudié l'ébénisterie et décroché en 2007 un CFP en menuiserie. 

Dans son univers au 20, rue du Hohneck à La Bresse, il manipule consciencieusement mandrin, contre-pointe et gouge pour donner vie et forme à toutes sortes d'objets alimentaires, nécessaires, ludiques ou décoratifs, de la planche à découper à la lampe, en passant par le vase, la boîte, le stylo et l'horloge. La toupie et le bilboquet sont des classiques dans la profession. Gilles réalise sur mesure et restaure des meubles aussi.

Dans sa démonstration, il fabrique en un tournemain un sapin miniature.
Noyer, mirabellier, pommier, buis, frêne, érable, châtaignier, autant d'essences sollicitées par l'artisan, qui peut recourir aussi aux bois exotiques. Un arôme anisé se frotte à mes narines. C'est le santal.
Gilles est le tourneur d'art des Hautes-Vosges. Son métier, on l'apprend à l'école de Moirans dans le Jura. Lui  l'ouvre régulièrement au public en proposant des stages de trois jours. Comme la montagne, le bois se respecte. Et le rend bien. Le geste est précis, la concentration pleine.
« La vibration est l'ennemi du tourneur. »


Gilles Galmiche, menuisier tourneur à La Bresse



#tourneurdart

9 janvier 2019

IL Y A 10 ANS, LES DERNIERS JOURS DE SRF BORBET







En 2007, un plan d'investissements de 20 M€ avait été décidé pour maintenir l'usine dans la course et doubler la production de jantes, la monter vers 1,2 M d'unités annuelles.
Malheureusement, la crise allait frapper bientôt.
Au printemps 2009, SRF Borbet fut placé en redressement judiciaire. En deux mois, le sort de l'équipementier automobile était scellé par le tribunal de commerce de Colmar. Liquidation. Sudrad Roues France, dans le giron de l'Allemand Borbet depuis 5 ans, ne tournait plus et les pertes atteignaient plusieurs millions d'euros.

Fin de l'aventure professionnelle pour  les quelque 150 salariés restants. PSA a été pointé dans les difficultés de l'entreprise à l'époque, en retirant un gros marché...











Fin d'été 2018. Les pelles sont entrées en action pour dévorer la friche industrielle à l'abandon.Bientôt il ne restera plus que les sheds au bord de la route comme témoin d'une activité qui avait apporté de la richesse à la Vallée Noble.
Il aura tout de même fallu attendre une décennie pour faire place nette et préparer les deux hectares à la reconversion.
Grâce à Jacky Boesch, investisseur, le site SRF Borbet va être commué en lotissement de 60 à 80 logements à l'horizon 2020. Où coule l'Ohmbach la vie reprendra. Tout près du Paradis des Sources et des Eaux de Soultzmatt.


En attendant, suivez-moi dans ce qui n'existe plus.










































#Urbex