25 janvier 2018

LYCEE HENNER ALKIRCH : DU TOUT PAPIER AU PAPIER ET NUMERIQUE



Photo Lycée Henner 





Un jour de janvier. Quatorze heures. La Région Grand Est a convié la presse au lycée Henner d'Altkirch pour partager et promouvoir l'expérience 4.0 appliquée aux établissements qui avaient fait acte de candidature.
Le lycée Jean-Jacques Henner, ce vaisseau blanc posé dans la zone de loisirs à l'autre bout de la ville, devenu un paquebot du secondaire un quart de siècle après sa naissance. Il est loin, mon bahut wilhelmien en contrebas de Notre-Dame, que fréquenta le peintre dont il porte aussi le nom.

Avec mon sac à dos, je me suis fondu dans la grappe de potaches pour entrer dans ce hall couleur omelette joyeusement réchauffé par les céramiques du regretté Pierre Gessier. Les journalistes n'étaient pas attendus. Du moins si tôt. La proviseure voit ce qu'elle peut faire. Entre-temps, j'ai fait connaissance avec le DAN, le délégué académique au numérique. Marc Neiss a sauté dans sa voiture après son entretien avec la rectrice à Strasbourg, avalant quelque 150 km. Il serait venu en train, sauf qu'au guichet, un agent lui aurait fait part d'un mouvement social impactant la ligne Mulhouse - Altkirch... Mulhouse - Belfort aurait été possible, mais je n'ai eu vent d'aucun conflit cheminot. 

Bientôt arrive la délégation grandestienne conduite par la vice-présidente Christine Guillemy. Elle est guidée par son collègue du cru, Laurent Wendlinger, un des artisans du lycée Henner numérique. Le projet avait été emmanché en 2016, rapporte l'élu seppoisien. Mme Guillemy vient rappeler la volonté de Jean Rottner et du conseil régional de ne pas être à la traîne dans les technologies de communication d'aujourd'hui. Le passage au 4.0 s'inscrit du reste dans l'aménagement du territoire et l'établissement altkirchois fait figure de site à l'extrême sud de la mégarégion, dans une zone rurale où la couverture internet n'est pas optimale partout.

Justement, la mise en route du programme, l'an dernier, a connu des ratés auxquels se sont ajoutés les retards de l'édition. Il a fallu reconsidérer le serveur et pendant les Fêtes, l'implication agacée sans doute du président de région pour rappeler l'opérateur à l'ordre, apprend-on.  

Nous sommes dans le bureau de Marie-Christine Bosswingel, la proviseure dont le nom se prononce étrangement en français. Elle rend hommage à ses professeurs qui ont fait preuve de patience et souligne l'investissement de tous, y compris les parents d'élèves qui avaient posé leurs conditions. En cas de pépin, il reste aussi les gros copieurs.
Avec le passage au numérique, plus d'un millier d'ordinateurs ont été commandés pour Henner. Chaque lycée engagé dans l'opération pilote dispose encore de personnels  référents, ils sont cinq ici et au besoin, de "brigadiers 4.0". Autant d'enseignants mobilisés pour préparer le secondaire de demain, même si le papier n'est pas jeté aux oubliettes. Les plus adroits sont sans doute les adolescents, qui ont grandi avec les tablettes et les smartphones. "Les élèves savent mieux", concède Mme Bosswingel, qui a pris l'affaire en route. "Ça leur va bien le 4.0".

Le lycée numérique apporte la révolution dans le Sundgau reculé. La Région Grand Est s'applique à la réussite de l'opération, suivie de près par les rectorats et le ministère. 
Au mur du bureau, une image de l'ancien Henner. Trente-cinq ans ont passé. Et j'ai toujours le même plaisir de faire glisser mon stylo sur un papier blanc. N'en déplaise au DAN.

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