2 novembre 2017

Il fait très doux cet après-midi de la Toussaint. Comme souvent ces dernières années. Le ciel est ensoleillé. D'un bleu comme ce 24 décembre quand papa s'en alla. 
Je voulais commencer ma tournée des sépultures par la tienne, à proximité de la médiévale Burnkirch. C'est le 1er novembre, il y a du monde et des voitures au cimetière d'Illfurth, où tu ne reposes pas. Tu as voulu pour ta dernière couche terrestre être chez toi, dans ta forêt, encore feuillue malgré l'automne bien entamé. Il me semble que ton écrin soit un peu éclairci depuis quelques semaines. Des frênes vont encore tomber, m'annonce ton épouse, que je croise sur le chemin, avec un chien. Natty est là aussi avec un autre canidé de la même race. Puis ta belle-maman. Je ne pensais pas croiser tant de monde d'un coup. Un peu plus loin, des promeneurs. 
Valérie m'accompagne jusqu'au carré du repos. Une clôture le ceint, pour dissuader les animaux de dégrader le saule et les témoignages d'affection.
On s'assoit sur le banc. Le silence ou presque. Une feuille tournoie, arrachée à la vie elle aussi. Je n'ai pas le loisir aujourd'hui d'être seul avec toi, pourtant j'imagine que tu habites l'endroit qui te ressemble. Tout renaît dans les bois. 

Tu sais Richard, depuis que tu es parti, j'ai l'impression que tu n'as jamais été si proche. Repose-toi maintenant.

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