27 octobre 2017

TURCKHEIM A LE BOURDON !

 C'est devenu rare. La cité du veilleur s'offre une cloche au son grave.



Mercredi 25 octobre, 13H45. Une animation particulière aux abords de l'église Ste-Anne de Turckheim. Un camion - grue pointe son bras jaune vers les hauteurs du clocher carré, descend lentement une cloche fatiguée. Elle va rejoindre une autre déjà déposée sur une palette, sous les yeux admiratifs, curieux, peut-être émus d'une dizaine de personnes. Des techniciens, des représentants de la commune, le conseil de fabrique, des badauds. Les mobiles prennent des photos sous le ciel d'arrière-saison.
L'horaire est inhabituel pour un rendez-vous de presse ; j'y croise cependant mon confrère GS qui serait en panne de sujets, en période de vacances de la Toussaint.




Deux cloches donc extraites et descendues avec précaution de leur perchoir pour un passage sur un tour. Il s'agit de rectifier leur son.
La grande porte le nom de Sainte-Marie, l'autre celui de St-Joseph.
Elles appartiennent à un ensemble campanaire de quatre pièces, qui dans un mois sera enrichi d'un cinquième élément. Le bourdon.
Marie - Thérèse est en charge du conseil de fabrique. Depuis des années, son équipe redouble d'efforts pour donner suite à la vieille recommandation d'un chanoine, dont les oreilles se plaignaient à l'écoute de la sonnerie. L'homme d'Eglise suggéra un bourdon justement. Le temps fait son oeuvre et ce qui paraissait improbable hier se concrétise enfin. Grâce à deux legs significatifs, le conseil de fabrique enclencha le processus, ignorant toutefois le parcours du combattant pour agir sur un monument protégé. Aujourd'hui, on entrevoit le bout du beffroi frappé jadis par la foudre et reliquat d'un édifice médiéval.
A la manœuvre, les gars de Bodet délégation régionale. Le spécialiste du campanaire depuis 150 ans s'occupe des opérations techniques, du démontage à la remise en place. Sous peu, des Turckheimois feront le déplacement en Normandie, à la fonderie Cornille Havard, une maison séculaire de fondeurs de cloches. C'est dans ses murs de Villedieu que sera coulé le bourdon. Une commande de 3,3 tonnes. Il sera baptisé "Christ Roi de l'Univers" et béni le 26 novembre, jour de cette solennité clôturant l'année liturgique.
Le complément campaniforme de Ste-Anne permettra un carillon que les mélomanes distingueront. Un autre son de cloche par ces temps de bourdon.

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